C'est une machine. De mode, d'abord : rien que pour Chanel, Karl Lagerfeld dessine huit collections par an, mais il y a aussi celles de sa propre marque, de sa collaboration de longue date avec Fendi et ses multiples projets occasionnels. Et le créateur Allemand est aussi une machine à punchlines. Tendez-lui un micro, donnez-lui un thème, un nom, une couleur – pourquoi pas ? – et prenez note de sa réponse. Pour glousser, y a pas mieux ! Sa grande interview pour Paris Match, en kiosques le 5 juillet 2018, en marge du dernier prix LVMH remis à Masayuko Ino pour sa marque Doublet, en est un parfait exemple.
Puisque nous sommes en pleine Coupe du monde et que la France affronte l'Uruguay, Paris Match évoque forcément le sujet avec le créateur. Karl Lagarfeld avoue apprécier le sport et digresse sur ses goûts télé... bien plus accessibles que la couture : "Je n'en suis pas encore à regarder un match dans un canapé. Je suis plutôt Stéphane Plaza. Ah ! Ah ! Ça m'amuse. C'est comme Scènes de ménages, c'est drôle." Karl, dont le goût en matière de décoration intérieure est on ne peut plus pointu, est comme nous tous : il kiffe Recherche appartement ou maison, Maison à vendre et Chasseurs d'appart'. Paris Match ne lui demande cependant pas s'il regrettera le départ de Loup-Denis Elion et Audrey Lamy qui font leur dernière apparition dans Scènes de ménages ce vendredi 6 juillet à partir de 20h25...
S'il regarde les mêmes programmes que vous, Karl Lagerfeld reste un personnage à part. Ne serait-ce que sa vision de la vie quotidienne qui est assez unique : "Heureusement qu'il y a des employés de maison. Choupette [sa chatte, NDLR] et moi, on ne sait rien faire. À part ouvrir la porte d'un frigidaire vide. Pas faire un lit, ni repasser. Rien de pratique." Notons que le chat a une excuse (c'est un chat !), Karl, lui, a une explication toute simple : "Ma mère me disait : 'Il faut que tu ne saches rien faire. Ça t'obligera à avoir toujours assez d'argent pour que les autres le fassent pour toi.' En tous les cas, ça donne des emplois."
Au coeur de l'univers de Karl Lagerfeld se trouve sa chambre à coucher. Au réveil, toujours dans sa grande robe de chambre, il se met à dessiner. Derrière lui, un petit monde s'active. Il ne rejoint la maison Chanel que plus tard. "Je vis comme un étudiant dans un studio avec des livres, des tables à dessin, un lit archiconfortable et des draps anciens que je collectionne depuis plus de vingt-cinq ans. J'ai dépensé une petite fortune là-dedans. Comme disait ma mère, pour la citer encore, je me lève uniquement pour me recoucher." Quid de ses grandes robes blanches dans lesquelles il a l'habitude de travailler ? "Ce sont de grandes chemises de popeline dans lesquelles je dors et qui finissent comme blouses de travail dans la matinée. Elles sont lavées tous les jours, comme mes draps. J'ai l'obsession de la propreté !" Un peu comme Liliane de Scènes de ménages, Karl aime que tout soit impeccable...