"Sa voix d'écorchée vive donne des frissons" : en début d'année, le rappeur Soprano résumait de manière éloquente tout le bien que le métier pense de Kayna Samet, et tout le manque que sa longue absence a créée.
On l'a fugacement crue installée durablement, et avec une place de choix, une place à part, octroyée par sa voix indispensable et Entre deux je, son superbe album street-soul paru en 2005. Soprano y contribuait d'ailleurs, sur Besoin de renaître.
C'est justement un besoin de renaître enthousiasmant, une belle promesse, qui a ramené Kayna, devenue entre-temps maman d'une petite Inès avec son compagnon Sinik, sur le devant de la scène. "J'ai eu une grosse période où je me suis un peu découragée, confiait l'intéressée en présentant ce nouveau projet. C'est la volonté de tout artiste de vouloir que son travail soit reconnu. Et si ce n'est pas le cas, c'est toujours décevant, mais ça remonte un peu les bretelles, on se relève les manches, et c'est reparti. On tombe et on se relève." Un authentique "Second souffle", titre d'un album qui fut annoncé pour le printemps 2010, amorcé par un single-titre très attirant et... dont on était depuis sans nouvelles.
On efface et on recommence ? Kayna Samet annonçait en fait en avril dernier, via son Facebook officiel (où vous pouvez suivre ses activités en temps réel, ses récents concerts, etc.), que son second album était repoussé. Elle revient à présent sous étiquette Sixonine (label de Sinik, de l'Algerino, etc.), et si elle évoquait la rentrée comme nouvelle date, il faudra en réalité patienter jusqu'au 11 avril 2011 pour découvrir enfin ce second souffle, qui sera finalement baptisé... Jeunes et libres, et augmenté de nouveaux titres.
Sur le site officiel, où on peut toujours écouter le morceau Second souffle, on peut désormais découvrir Yema, un tout nouveau single que nous vous proposons ci-dessus. A mille lieues de la couleur musicale et de l'épaisseur sonore de Second souffle, ce titre effusif (homophonique du nouveau single de Sheryfa Luna, et, hélas, un peu dans la même veine !) laisse apprécier un élégant travail d'atmosphère orientalisante et quasi cinématographique, mais nous prive, trop lisse mélodiquement et vocalement, d'une identité plus vraie.
A suivre. Cette fois, on compte bien ne pas en rester là avec Kayna.
G.J.