Le roi, c'est lui. A 39 ans, Sa Majesté Kelly Slater laisse glisser prodigieusement son nom dans la légende, à mesure que son physique d'apollon ride les vagues des océans qu'il appelle à préserver et que son regard bleu transperçant concurrence le ciel des spots les plus mythiques.
Le décuple champion du monde en titre, vainqueur de 46 épreuves sur le circuit WCT (record absolu, évidemment), a signé une éclatante reconquête en Californie dimanche, triomphant magistralement lors du Nike Pro Us Open, qui est un peu au surf ce que l'USPGA est au golf : l'épreuve phare de la saison.
En signant une deuxième victoire cette saison après son succès au Quiksilver Pro de la Gold Coast en Australie, le natif de Cocoa Beach en Floride, en tête du classement mondial ASP (où le jeune Français Jérémy Flores s'accroche à une belle quatrième place), s'est rapproché plus que jamais d'une onzième couronne mondiale. Et, sacré pour la première fois à Huntington Beach depuis 1996, il y a mis la manière - l'ovation du public, une foule colossale, en a témoigné. Il lui a d'abord fallu dompter les ardeurs de l'Hawaïen Dusty Payne, et pour ce faire, le roi Slater a sorti l'artillerie lourde, notamment un 360° air backside complet lui offrant la note cosmique de 9,77 sur 10 pour un total de 17,94 sur 20 sur la manche, soit la plus grosse note sur une seule vague et sur une manche dans l'épreuve. Bon perdant, Payne a twitté, sur la route du retour : "Bons moments à l'US Open. Bravo à Kelly et Sally ! C'est le moment pour Maui !!!!"
En finale, contre l'Australien Yadin Nicol, Slater a fait une nouvelle démonstration de son art à son zénith, mais le duel a tourné court, le 36e mondial (désormais 27e) ne prenant sa première vague qu'à trois minutes du coup de trompe final, pour une moyenne désastreuse de 2,57 - Slater avait sorti une grosse première vague à 8,50, complétée d'un second passage noté 7,77. Ce qui a inspiré à Kelly Slater, au moment de son triomphe, des traits d'humour un peu caustiques : "J'imagine que Yadin voulait vraiment que je gagne, puisqu'il ne prenait pas de vagues. En fait, j'étais frustré pour lui parce qu'il était assis au fond à attendre es grosses vagues (...) Pour les petites, il était trop loin, et moi je les ai eues. Je pense que c qu'il s'est passé, c'est qu'après mon 8,50 d'entrée, il a voulu être patient. S'il en avait eu une grosse, il aurait pu lancer un gros mouvement, mais cela ne s'est pas produit." Analyse confirmée de l'aveu même du vaincu : "Il a commencé fort et je me suis dit qu'il fallait que j'attende une grosse vague, mais je crois que j'ai trop attendu."
Du côté des femmes, Sally Fitzgibbons, qu'on avait vue en France lors du Roxy Pro Charity conviant en marge du Roxy Pro Biarritz 2011 des stars telles qu'Amélie Mauresmo et Bixente Lizarazu, s'est imposée à l'issue d'une compétition qui a offert des duels serrés et spectaculaires.
De nombreuses images, vidéos et réactions sont disponibles sur le site officiel de l'ASP.