La guerre entre les sociétés de production d'émissions de télé-réalité et les candidats fait rage ! Depuis 2009, le statut des participants à de tels programmes a évolué : de candidats, ils sont devenus travailleurs, le contrat de participation à l'émission étant assimilé à un contrat de travail. En juin 2009, un jugement de la cour de cassation avait été rendu, faisant jurisprudence et entérinant l'existence d'un travail en ce qui concernait L'Ile de la Tentation. Depuis, de nombreux candidats de télé-réalité ont saisi la justice - derrière maître Jérémie Assous, à l'origine de ce combat depuis 2005 -, pour que leurs contrats soient requalifiés et ainsi obtenir des dommages et intérêts. Une nouvelle victoire donc pour le pugnace avocat, qui ne lâche rien dans ces dossiers, mal ficelés au départ.
Aujourd'hui, 13 décembre 2011, treize nouveaux participants des émissions Koh Lanta, Mister France ou Greg le Millionnaire ont eu gain de cause. En effet, la cour d'appel de Versailles a condamné la société de production, Adventure Lines Production, à verser entre 13 000 et 18 000 euros de dommages et intérêts aux candidats, selon le site du Nouvel Observateur.
Si le qualificatif de télé-réalité n'est pas à mettre en doute concernant Mister France ou Greg Le Millionnaire (produites à l'époque par Glem), on peut s'interroger pour Koh Lanta, dont la onzième saison est diffusée sur TF1, et qui est défini comme un jeu télévisé d'aventure.
Passer quarante jours sur une île pour survivre peut-il être assimilé à un travail ? Oui, comme l'explique la cour d'appel : "Si le contrat comporte à titre accessoire des éléments de jeu, en ce qu'il organise des épreuves d'élimination, à l'issue desquelles un vainqueur sera désigné", son objet principal est "de fixer les règles de participation à une émission dont le déroulement a été scénarisé par ALP en vue de constituer un bien audiovisuel ayant une forte valeur économique". Koh Lanta, présenté par Denis Brogniart, est donc une télé-réalité, n'en déplaise aux avocats de la partie adverse.
La cour d'appel a même, dans son arrêt, été très précise en rappelant que l'objet social d'Adventure Line, comme le souligne le site NouvelObs.com, n'est pas motivé par "l'organisation du jeu mais vise la production d'une émission qui correspond à la demande du public le plus large".
Voilà une décision de justice qui devrait donner des idées à la centaine de participants du fameux jeu d'aventure, ou plutôt, devrions-nous dire... de la télé-réalité ? Cette motivation précise de la décision de ce jour est possiblement transposable pour tous les participants des émissions de jeu comme des Chiffres et des lettres, Fort Boyard, Qui veut gagner des millions et même Questions pour un champion !
Maître Jérémie Assous a mis un coup de pied dans une fourmilière... géante !