Le roi Albert II de Belgique a beau avoir annoncé le gel du budget de la Maison royale pour les deux années à venir ainsi qu'une participation personnelle aux frais d'entretien des résidences royales, il ne fait pas pour autant de coupes franches dans les traditions et réceptions.
Mercredi 11 janvier 2012, à l'occasion du Nouvel An, le roi Albert et la reine Paola recevaient au palais Laeken Mgr Giacinto Berloco, nonce apostolique, et les chefs de mission diplomatique accrédités à Bruxelles ainsi que leurs conjoints. Au côté du couple royal se trouvaient le prince héritier Philippe de Belgique, qui procédait ce même jour avec un plaisir non dissimulé à l'inauguration du 90e Salon de l'auto de Bruxelles, à Brussels Expo, et son épouse la princesse Mathilde. Vêtue d'une robe rouge au-dessus du genou et chaussée d'escarpins assortis, elle était une fois de plus d'une élégance remarquable. La princesse, qui fêtera ses 39 ans le 20 janvier, affichait naturellement un visage bien plus radieux que lors de l'une de ses dernières sorties de 2011, alors qu'elle s'était rendue à Liège avec son époux pour honorer la mémoire des victimes du tueur Nordine Amrani.
Le début de l'année 2012 de la monarchie belge a été marqué, lundi, par la publication du programme d'austérité de la Maison royale. Un geste fort, un signal à ses sujets, pour témoigner de sa solidarité en ces temps économiques difficiles, mais surtout une réponse minutée aux attaques du parti indépendantiste N-VA, surgies vendredi quant à l'augmentation de 3% - soit 350 000 euros - de la dotation de la famille royale (augmentation indexée automatiquement sur l'inflation annuelle, selon la Constitution belge).
Le montant global de la liste civile (10,9 millions d'euros pour 2011, tout de même, couvrant pour 66% les dépenses personnelles du roi) et les dotations des membres de la famille royales avaient déjà été revus à la baisse lors des précédents exercices, et la tendance au serrage de ceinture se poursuit. Dans la foulée de la réduction du budget (de 11 milliards d'euros) et des prévisions d'économies supplémentaires (1,2 à 2 milliards d'euros) actées par le gouvernement nouvellement formé par Elio Di Rupo, le roi Albert a signifié son "intention de contribuer volontairement aux mesures d'économies décidées". Une initiative qui fait écho à la publication, là aussi "volontaire", par le roi Juan Carlos Ier d'Espagne des comptes de la famille royale.
Concrètement, le roi a indiqué que, pour compenser la charge financière pour l'Etat de cette augmentation constitutionnelle, il prendrait en charge sur ses deniers les "dépenses équivalentes relatives à des travaux" effectuées dans les résidences royales, dépenses d'ordinaire aux frais du contribuable. Idem pour 2013. Une période de vache maigre qui concerne toutes les monarchies européennes...