Entre séquences émotions et bordel sado-masochiste, l'extravagante et talentueuse Lady Gaga a tenu ses promesses... Après nous avoir prouvé de quoi elle était capable en 2009, en s'exhibant sur les planches de l'Olympia, puis celles plus intimistes de l'Alambra, Stefani Germanotta, de son vrai nom, s'est emparée de la scène de Paris Bercy, ce vendredi 21 mai (et le samedi 22 également), où les Black Eyed Peas avaient donné la veille un concert phénoménal.
Mais la célèbre Gaga a elle aussi démontré que les shows calibrés n'avaient aucun secret pour elle. Sans surprise, mais avec toujours avec autant d'imagination, la diva aux multiples facettes, qui était accompagnée d'incroyable danseurs (dont un travesti particulièrement délirant) nous a offert toute une panoplie de costumes tous plus surprenants les uns que les autres.
Si, pour interpréter son premier tube, Just Dance, elle avait revêtu un body en plastique transparent et imprimé panthère, pour se lancer dans son Love Game, Lady Gaga avait choisi de porter une cornette de nonne sur une robe qui dévoilait ses dessous... Un style non sans nous rappeler le mélange sexuel, trash et religieux dont raffolait Madonna dans les années 80 ! Débordant ainsi sur la vulgarité, la Gaga n'aura pas hésité non plus à placer un trophée (et même deux), récemment reçus aux World Music Awards, entre ses cuisses, tout en s'exclamant : "J'en ai une grosse !" - de quoi titiller ce qui la taxent d'hermaphrodite.
Comme elle l'a dit elle-même : "chacun est ce qu'il veut", "chacun fait ce qu'il veut", les principes et convenances, elle s'en moque !
Lady Gaga s'est véritablement lâchée, comme à son habitude d'ailleurs : tenue de Dark Vador rouge, soutien-gorge clouté, body incroyablement échancré, robe cosmique, ou encore une robe de mariée à la fois futuriste et excentrique dotée de jolies ailes, que l'on aurait cru tout droit sortie de l'imagination de Christian Lacroix, Lady Gaga n'aura pas failli à sa réputation ! Et ce pour le plus grand plaisir de ses fans, ses "petits monsters", comme elle les a appelés tout au long de la soirée. Eh oui, Lady G. a gratifié ses admirateurs de quelques phrases en français ! Notamment lorsqu'un fan lui a jeté une peluche et qu'elle a dit : "Qu'est-ce que c'est ? Un chat... Jou prefeur le pussy" !
Mais le plus important, c'est que la chanteuse américaine n'a oublié aucun de ses hits, qui à chaque fois étaient entrecoupés de petits films underground pour une transition purement Gagaesque ! Tout y est passé : Boys Boys Boys, dédicacée à tous les gays présents dans la salle, Show me your teeth, Beautiful Dirty Rich, et bien sûr les incontournables Poker Face, titre avec lequel elle a mis une ambiance du tonnerre, et Paparazzi, merveilleusement chanté mais aussi joué face à un horrible et gigantesque monstre tentaculaire, qui a apporté un véritable plus à l'interprétation. C'est d'ailleurs à la fin de ce titre que Lady Gaga nous a dévoilé son fameux soutien-gorge conique qui s'est embrasé tel un feu d'artifice. Magnifique !
Après un passage acoustique durant lequel elle nous a joué Stand By Me (de Ben E. King) avec brio, puis une session au piano à la seule pointe de son talon, et quelques larmes versées pour nous indiquer que l'argent n'était pas sa priorité ("Je me fiche de l'argent. Je ferais n'importe quoi pour vous", a-t-elle "gentiment" déclaré), la sulfureuse Américaine est repartie dans ses délires qui ont fait son succès...
Après Telephone, que tout le monde attendait et qui a su mettre un coup de fouet aux spectateurs déjà en délire, Lady Gaga a performé sur Monster. La star, qui pour l'occasion arborait une crinière jaune poussin, n'a pas hésité à se faire badigeonner de sang (factice) histoire d'apporter un effet impressionnant à sa performance, qui en aura choqué plus d'un, mais qui allait parfaitement avec la chanson qui suivait, à savoir Alejandro.
Un ange déchu qui trônait en pleine scène, une fontaine de sang, des arbres métalliques, elle avait mis le paquet... Allongée au sol, elle s'est écriée "Scream for me" (criez pour moi)... Un brin mégalo-burlesque, mais le Monster Ball Tour aura su nous captiver et nous transporter dans le monde idéal et sauvage dont seule Lady Gaga a le secret !
Pour clôturer ce concert entièrement sous le signe de la provocation, aux décors monstrueusement inventifs et un tantinet arty (avec entre autres un piano en forme de voiture qui apparaissait dans son tableau d'ouverture), la reine du Biz'Art, qui a été applaudie par Renaud, Kamel Ouali, et K-Maro, nous avait réservé l'un de ses derniers tubes : Bad Romance ! Une fin punchy, rythmée, et haute en couleur... Un show à l'américaine, quoi !
Et pour tout ceux qui ne l'auront pas vue sur scène, rendez-vous le 22 octobre prochain. Par ailleurs, d'après nos confrères d'Ozap.com, Lady Gaga accordera une interview exclusive à Thierry Demaizière dans 7 à 8, l'émission d'Harry Roselmack, ce dimanche.
Nadia Benleulmi