En mai 2013, Angelina Jolie provoquait l'émoi aux quatre coins de la planète, dévoilant dans une tribune publiée dans le New York Times avoir subi une double mastectomie préventive - opération lourde consistant dans le retrait chirurgical des deux seins. Dans une lettre émouvante, la superstar de 39 ans revenait avec courage et justesse sur cette étape douloureuse à laquelle elle a dû se résoudre après avoir découvert qu'elle était porteuse du gène défectueux BRCA1, qui augmentait ses risques de développer un cancer du sein. Sa propre mère ayant succombé à cette terrible maladie, l'actrice a ainsi pris la douloureuse décision de prendre les devants en procédant, dans le plus grand secret, à cette intervention.
Loin d'attirer la lumière sur son cas personnel, le témoignage de la compagne de Brad Pitt et mère de leurs six enfants a donné lieu à une vague de prise de conscience et surtout de courage. Son histoire n'est en effet malheureusement pas isolée et a trouvé écho chez des milliers de femmes à travers le monde ayant vécu la même chose et soulagées dans un sens de ne plus se sentir seules.
C'est le cas notamment de Laetitia Mendès, experte en image de l'émission phare de France 2 Toute une histoire, qui a puisé la force de sortir du silence et de se livrer sur sa propre expérience. C'est d'ailleurs clairement grâce à la sortie médiatique d'Angelina Jolie que cette pétillante brune a décidé de parler et de se raconter dans un livre, Mon petit gène, ma seconde chance. Angelina Jolie "m'a libérée. Si elle n'avait pas parlé, je n'aurais jamais réussi à le faire, confiait-elle récemment dans le JT du week-end de France 2. J'avais honte. Mais cette opération, je ne l'ai jamais regrettée. C'est la plus belle décision de ma vie".
Car à 22 ans, Laetitia Mendès apprend en effet qu'elle est porteuse du fameux gène et que ses risques de développer un cancer du sein sont de 80%. Marquée par une lourde hérédité (son arrière-grand-mère, sa grand-mère et sa mère sont décédées, emportées par la maladie), la toute jeune femme prend rapidement la décision de subir une mastectomie préventive mais à l'époque, ce procédé n'était alors pas recommandé par les médecins. "Ma demande les bousculait éthiquement. En 2004, (...) ça ne se faisait pas ! Mais, pour moi, qu'on me retire ma poitrine était une urgence", confie-t-elle au magazine Gala.
Pourtant, le destin s'est montré à la fois dur et espiègle pour elle puisque dans la foulée, elle apprend qu'elle attend un bébé, son premier enfant - une petite fille qui naîtra en 2005. Malgré tout le bonheur apporté par cette naissance, Laetitia Mendès refuse de vivre en sursis : l'ablation préventive aura lieu en 2008, suivie directement de la pose d'implants mammaires. Six ans plus tard, elle se souvient encore de ce moment qui a changé sa vie. "C'est très douloureux, mais c'est surtout un choc, raconte-t-elle au magazine Gala. Mes seins ressemblaient à un champ de bataille. Je me sentais mutilée. Pendant quelque temps, je vivais déconnectée de mon corps, de ma féminité."
Au-delà même de la transformation physique, cette opération va jusqu'à bousculer ses relations avec son mari qui, s'il se montre présent, ne peut rien faire contre l'image que Laetitia Mendès a alors d'elle-même. "Pour moi, tout a changé ! Je n'envisage plus ma vie comme avant, livre-t-elle au magazine. Je sens qu'on ne pourra plus vivre heureux ensemble... Notre séparation est inévitable." Quoi qu'il en soit, Laetitia Mendès a trouvé aujourd'hui la force de se livrer, dans la droite lignée d'une Angelina Jolie qui s'est confiée sans détour. "En expliquant publiquement ce choix si intime et si difficile, elle a fait ce que je n'arrivais pas à faire : elle a osé parler. D'un coup, je me suis sentie soulagée du secret que je gardais depuis cinq ans. (...) Elle a assumé. Elle a assumé aussi pour nous, les mutantes du BRCA ! Elle nous a ouvert la porte et j'ai senti qu'elle nous passait le relais."