Après l'hallucinante affaire et le scandale dont il a été l'objet l'été dernier, le rugbyman du Stade Français Mathieu Bastareaud, 21 ans, s'est reconstruit pendant les sept mois où il a été écarté du XV de France. Rappelé aujourd'hui en vue du Tournoi des six nations, le centre tricolore va mieux et souhaite le prouver.
Rappel des faits : Mathieu Bastareaud avait été hospitalisé dans un établissement spécialisé pour de graves troubles psychologiques, après que celui-ci eut provoqué une grosse polémique en Nouvelle-Zélande en déclarant avoir été agressé dans la rue - lors du voyage de l'équipe de France pour une série de tests-matchs -, alors qu'en réalité il était tombé dans sa chambre après avoir trop bu.
A l'époque, et selon certaines sources, Bastareaud n'aurait pas supporté l'immense pression à son retour en France et sans doute la punition qu'allait lui faire subir la Fédération Française de Rugby (FFR), qui, avec cette affaire complètement folle, avait créé un véritable incident diplomatique en Nouvelle-Zélande.
Au final, le joueur, très fragilisé, avait été écarté quelques mois du groupe France. Aujourd'hui, dans Le Parisien, il revient sur son retour. Extraits.
Son come-back dans le groupe ? "Je mentirais en disant que j'étais très à l'aise. Je guettais les regards, je craignais les réflexions. Cela faisait sept mois que je n'avais pas revu mes coéquipiers. Avec tout ce qui a été dit, ce n'était pas facile. J'avais l'impression d'être le vilain petit canard. Finalement, j'ai été surpris, je me suis senti à l'aise de suite. Dans les poignées de main, dans les regards, j'ai eu l'impression que la page était tournée. Ça m'a détendu et j'ai pu être naturel. Je m'étonne. Je suis relâché, apaisé. Je prends du plaisir avec tout le monde."
Que signifie cette renaissance pour lui ? "Tout simplement, c'est une nouvelle chance, c'est à moi de la saisir. Ils m'ont montré leur confiance. A moi de ne pas les trahir une seconde fois."
Concernant sa soi-disante tentative de suicide et son hospitalisation pour troubles psychologiques ? "Je confirme. C'est vrai, oui, j'ai voulu en finir. Après coup, je le regrette pour ma famille, mon entourage, mes amis, mais je ne veux pas entrer dans les détails."
Que garde-t-il de ces derniers mois ? "Je ne suis plus le même. Cette épreuve m'a endurci. Je me sens plus fort sur le plan moral et mental."
Nous serons tous derrière nos Bleus dès dimanche à l'occasion du premier match du Tournoi qui les opposera à l'Ecosse, à Edimbourg.
Adam Ikx