A voir les images, on pourrait croire au pire : Serena Williams sur son banc, effondrée, le visage dans sa serviette, puis quittant le court central du All England de Wimbledon en larmes sous les vivats du public. Pourtant, l'Américaine a gagné, au grand dam de la Franco-Iranienne Aravane Rezaï, désespérément en quête d'un résultat positif et d'une embellie tant dans sa vie personnelle que sportive.
Mais c'est trop. Trop d'émotions, pour ce retour sur le gazon londonien qui l'avait vue en triompher en 2010, et qu'elle retrouve pour tenter de défendre sa couronne après avoir été tenue éloignée des courts depuis juillet dernier, enchaînant les coups du sort - une blessure au pied dans un restaurant de Munich, qui a nécessité une opération, puis une embolie pulmonaire début 2011.
Après sa rentrée à Eastbourne la semaine dernière, où elle a buté lors de son second match sur la tête de série n°1 Vera Zvonareva, Serena Williams, 29 ans, a bataillé pour venir à bout d'une Rezaï plus en verve que lors de ses dernières sorties. 6-3, 3-6, 6-1, le score final témoigne de la passe d'armes, et plaide pour les larmes de délivrance de l'Américaine.
Au second jour du tournoi du Grand Chelem londonien, l'émotion était plus que jamais au rendez-vous, puisque, loin des honneurs du court central, Virginie Razzano poursuivait courageusement son chemin de croix sur un court annexe. A Roland-Garros, où elle avait choisi de défendre ses chances coûte que coûte pour honorer la mémoire de son fiancé Stéphane Vidal décédé une semaine auparavant, Virginie avait dû s'incliner, mais avait reçu du public une ovation très émue, digne des plus belles victoires. En conférence de presse, submergée par l'émotion, elle avait touché au coeur journalistes et public, par le courage domptant tant bien que mal sa douleur. A Wimbledon, au terme d'un match irrégulier, elle a réussi, contre Sania Mirza, l'essentiel : gagner (7-6, 2-6, 6-3), pour Stéphane.