C'est à Vanity Fair que l'enfant-star, fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, a réservé sa première interview française. Immortalisée par Scott Trindle en couverture du numéro de mai 2016, Lily-Rose Depp évoque dans les pages du célèbre titre son enfance, mais explique aussi ses choix, notamment celui de se lancer dans le cinéma en France – après des débuts tout en autodérision devant la caméra de Kevin Smith dans le diptyque Tusk et Yoga Hosers.
C'est en icône de demain que Lily-Rose se dévoile dans Vanity Fair. Mutine, ambitieuse, posée et passionnée, elle n'offre aucune déclaration choc dans ce portrait où, finalement, elle parle peu, mais parle bien. "Tout le monde dit qu'on se ressemble. Mais s'il vous plaît, je préfère ne pas trop parler de ma mère ni de mon père", lâche d'emblée la jeune comédienne, qui a d'abord commencé sa carrière en tant qu'égérie Chanel, avant de se tourner vers le cinéma au point de devenir actrice, même si ses illustres parents ont tenté de l'en dissuader avant de se résoudre à la soutenir. Rien qu'on ne sache déjà – preuve que l'adolescente fascine.
J'ai adoré jouer la perversité
Bien que débutante, Lily-Rose a déjà ses références, avoue avoir grandi entre les films "de Judy Garland et Louis de Funès", qui passaient en boucle à la maison, et les tournages de papa ou maman. "J'étais en backstage sur les concerts de ma mère et sur ses films, comme sur ceux de mon père, se souvient-elle. J'adorais les costumes et le maquillage. Enfant, je voulais être mannequin ou chanteuse." Elle quitte très tôt l'école, comme ses parents. "Ils étaient mal placés pour me dire 'passe ton bac d'abord'", observe la jeune femme, qui dit avoir cru bon de "saisir les opportunités" lorsqu'elles se sont présentées. Elle tourne alors avec son père dans Tusk, ce dernier pensant alors calmer les ardeurs de sa fille. Raté. "C'est là que j'ai vraiment pris goût au cinéma. J'ai adoré entrer dans la peau d'un personnage, je m'amusais", raconte la comédienne néophyte. Dès lors, tout s'ouvre à elle. A sa première apparition publique au côté de sa mère en mars 2015 lors d'un défilé Chanel, Natalie Portman flashe sur elle et en parle à Rebecca Zlotowski, qui cherchait une jeune Américaine parlant français pour jouer la petite soeur de la star hollywoodienne dans Planetarium. Une évidence pour l'adolescente ("je joue une jeune fille renfermée, très dans son monde. Ça me rappelle mon adolescence", se laisse-t-elle dire) comme sa metteur en scène. "J'assistais en direct à la fabrication d'une icône", lâche même la réalisatrice de Belle Epine. Derrière, Lily-Rose enchaîne avec La Danseuse, film de Stéphanie Di Giusto avec Soko dans le rôle-titre, dans lequel la jeune femme se fond dans un personnage complexe, vampirique et provoc'. Un défi pour Lily-Rose, qui dit avoir "adoré jouer la perversité". "Lily-Rose est déjà mûre, très indépendante. Elle veut grandir vite", assure la réalisatrice. C'est donc à Cannes, festival où tous les projecteurs seront braqués sur elle, que Lily-Rose fera ses grands débuts dans le septième art.
L'exposition médiatique n'effraie pas l'adolescente qui fêtera justement ses 17 ans en mai prochain. Elle fait fi des paparazzi et entretient même son image sur les réseaux sociaux, notamment via Instagram où elle compte près d'1,5 million d'abonnés. "C'est le seul endroit où je peux contrôler mon image", assure la baby-doll 2.0, qui se dit "fan du démocrate Bernie Sanders" et qui "connaît tout juste le nom de François Hollande". Au fond, c'est un peu l'histoire de sa vie, dès sa naissance spectaculaire et ultra-médiatisée. "C'était de la folie, se souvient le garde du corps de sa mère, Babou. Les paparazzi déguisés en faux malades, les hélicoptères partout au-dessus de la maternité." Derrière cet épisode, les parents de Lily-Rose feront tout pour la protéger. "Je remercie tellement mes parents d'avoir préservé mon enfance", affirme-t-elle. Mais maintenant, elle vole de ses propres ailes, pose, joue, brille, ce qui fera dire à son garde du corps que la fillette a "tout appris avant même de savoir respirer".
Portrait et interview à retrouver dans le numéro de mai 2016 du magazine Vanity Fair.
Christopher Ramoné