Linda de Suza vit dans une grande précarité. Malgré des millions de disques vendus, malgré le succès colossal de sa biographie intitulée La valise en carton, l'interprète de Tiroli Tirola n'arrive pas à joindre les deux bouts. Vendredi 16 janvier, sur l'antenne de RTL, Linda lançait un appel déchirant.
"Je suis arrivée en France en 1970. Et de 70 à 78, j'étais femme de chambre. J'ai cotisé. Après je deviens artiste. Et voilà que les flics et les renseignements généraux me disent que je suis entrée en France en 1979, en me donnant un nouveau numéro de séjour, et puis en disant que je suis profession libérale. Donc voilà, il n'y a pas de cotisations." On peut ressentir sa colère, sa déception. Puis la voix de Linda de Suza se brise. On entend alors les sanglots qui montent : "Je n'ai rien. Je ne possède rien. J'ai vendu des millions de livres, des millions de disques. Et je n'ai rien. Je n'ai même pas de quoi acheter à manger pour mon chien."
Depuis quelques années, Linda de Suza vit dans une modeste maison dans l'Eure. Au printemps dernier, elle y recevait nos confrères de France Dimanche pour évoquer sa situation dramatique. Durant ses années de succès, la chanteuse a été très mal conseillée : "Je sais me servir d'un micro et d'un aspirateur, mais je n'ai jamais appris à gérer de telles sommes d'argent." En 2010, le directeur de la Caisse de retraite des artistes expliquait dans le Journal du Dimanche à propos de cette affaire : "Ses différents employeurs - éditeurs, producteurs, directeurs de salles - ont souvent omis de déclarer ses activités, alors qu'elle a généré un chiffre d'affaires colossal." À RTL, elle explique ne toucher que 400 euros de retraite par mois et espère pouvoir faire débloquer sa situation, qui ne serait due qu'à une erreur administrative dans la comptabilisation de ses cotisations.
Un espoir cependant, la scène. Le producteur d'Âge tendre et têtes de bois, Michel Algay, lui a offert une place de choix dans Rendez-vous avec les stars, un spectacle en tournée dans toute la France depuis le 15 janvier et jusqu'au 13 juin prochain. Une spectacle qui lui permet de retrouver son public et de mettre un peu de beurre dans les épinards.