À l'occasion de la dernière tournée Âge tendre et tête de bois, dont elle était l'invitée, Linda de Suza a profité d'une escale à Lisbonne pour revoir son fils unique, João Lança. Des retrouvailles après vingt ans de séparation, de brouille, que nous racontait France Dimanche. Cette semaine, nos confrères sont de nouveau allés à la rencontre de la chanteuse d'origine portugaise. D'abord pour lui offrir un bouquet de fleurs de la part des lecteurs du magazine touchés par le récit de cette réunion familiale tant attendue, ensuite pour en savoir plus sur sa délicate situation financière.
Le rendez-vous a eu lieu dans l'Eure dans la modeste maison où Linda de Suza vit avec son chien Tomy. La chanteuse a été très touchée par la marque d'affection des lecteurs de France Dimanche qui, aujourd'hui, veulent en savoir plus sur sa situation et le combat qu'elle mène avec énergie. Victime d'une usurpation d'identité, la star aux trois disques d'or et aux 2 millions d'exemplaires vendus de son autobiographie, La Valise en carton, ne touche qu'une petite retraite. Tout son argent a été détourné dans des sociétés à son nom, en France comme à l'étranger, auxquelles elle n'a jamais eu accès. "Je tiens à préciser (...) que je n'ai jamais souhaité faire pleurer dans les chaumières, prévient l'interprète de Tiroli Tirola. Je ne suis pas à plaindre. Beaucoup de gens souhaiteraient vivre comme moi, avec une retraite de 1 300 euros par mois. Mais trouvez-vous normal qu'après avoir vendu des millions de livres et de disques, je ne touche que ça ?" Sans doute l'ancienne femme de ménage n'était-elle pas armée pour se défendre : "Je sais me servir d'un micro et d'un aspirateur, mais je n'ai jamais appris à gérer de telles sommes d'argent."
En 2010, le directeur de la Caisse de retraite des artistes, qui lui verse ces 1300 euros par mois, expliquait dans le Journal du Dimanche à propos de cette affaire : "Ses différents employeurs - éditeurs, producteurs, directeurs de salles - ont souvent omis de déclarer ses activités, alors qu'elle a généré un chiffre d'affaires colossal." Aujourd'hui, Linda de Suza a fait les comptes : "Si je ne parle que des gains de mon livre, ça s'élève facilement à une centaine de millions de francs ! À cela, on peut rajouter tout ce que m'ont rapporté mes chansons. (...) Je devrais être multimillionnaire, et c'est très loin d'être le cas."
Après avoir mené sa petite enquête, soupçonnant jusqu'à celui qui était son compagnon de 1981 à 1993 (il nie en bloc), Linda de Suza est allée défendre sa cause jusque dans le bureau de Laurent Fabius l'année dernière. Elle espère désormais être reçue par le nouveau Premier ministre Manuel Valls et par d'autres membres du gouvernement si cela n'aboutit pas. Ce combat, Linda de Suza le mène avant tout pour les siens : "Je veux pouvoir transmettre tout cet héritage à mon fils et à mes petits-enfants [Gabriella, 26 ans, et Michaël, 21 ans]. Alors croyez-moi, je ne lâcherai rien !"
Désormais réconciliée avec son fils, le coeur léger, Linda de Suza s'apprête à remonter sur scène. Le producteur d'Âge tendre, Michel Algay, lui a réservé une place de choix dans Rendez-vous avec les stars, son nouveau spectacle qui démarre à la rentrée.