Il était autrefois l'une des vedettes les mieux payées à Hollywood, l'acteur montant que tout le monde s'arrachait. Révélé en 1990 à l'âge de 10 ans dans la comédie à succès Maman, j'ai raté l'avion, Macaulay Culkin a parcouru beaucoup de chemin depuis sa retraite des plateaux de tournage, à l'âge de 14 ans.
Dans un entretien accordé cette semaine aux Inrockuptibles, il évoque ainsi sa carrière ou encore son rapport à la célébrité. À la question de savoir pourquoi il avait choisi la France (il vit depuis quelques années entre New York et Paris), l'acteur de 35 ans répond avec humour. "Parce que, c'est bien connu, le vin est dégueulasse, la bouffe est merdique et les filles sont moches." Très rare dans les médias, il explique qu'il préfère "se tenir éloigné" de la lumière des projecteurs pour préserver son intimité, ayant été déjà blessé à de nombreuses reprises par les rumeurs colportées dans la presse. "J'ai décidé il y a longtemps que je n'aurais jamais à m'expliquer sur ma vie. Les gens peuvent penser et écrire ce qu'ils veulent à mon propos, même les pires trucs, je n'ai pas besoin de me justifier auprès d'étrangers. Rien à foutre. (...) Je me protège des rumeurs et des commentaires."
Robert De Niro fait des films uniquement pour le fric
Parmi ces histoires qui ont beaucoup circulé à son sujet au cours des dernières années, on compte notamment les addictions supposées aux drogues, en particulier à l'héroïne. Des rumeurs qu'il balaie d'un revers de la main. "Je n'ai jamais touché à l'héroïne. Il y a trois ou quatre ans, la rumeur disait que je prenais pour 6 000 dollars d'héroïne par mois, que j'étais au fond du trou, qu'il ne me restait que six mois à vivre. Bullshit total ! La vérité, c'est que j'ai eu des problèmes de santé. Mais je n'allais pas expliquer ça aux médias, j'ai le droit à ma vie privée. Est-ce que tu rendrais publiques tes analyses de sang ? Personne n'a envie de ça."
La tête sur les épaules, celui qui passe son temps à "peindre, jouer dans les films de ses potes et à composer de la musique" explique ensuite son "retrait" de l'industrie hollywoodienne, qui n'est rien d'autre qu'un environnement malsain et calculé. "Il y a des exceptions, mais la plupart des gens que je connais dans cette industrie finissent soit débiles, soit complètement fous. J'ai rencontré un tas de personnes très charmantes, belles, talentueuses, qui se font bouffer par le show business, par Hollywood. J'en ai vu beaucoup péter les plombs. Ce milieu les rendait complexés, envieux, insécurisés. Et très tôt, j'ai compris que je n'avais pas envie de finir comme eux" poursuit-il. Avant d'envoyer une pique bien sentie à l'un des plus gros acteurs d'Hollywood. "Regarde Robert De Niro. Il n'a pas fait de films comme Taxi Driver depuis une éternité. Il fait des films uniquement pour le fric. Il se caricature lui-même. Je n'ai jamais compris ses choix de carrière."
Quand mes parents ont voulu divorcer, mon argent a été un enjeu capital
Lancé, Macaulay Culkin reprend toutefois son sérieux lorsqu'on l'interroge sur son amitié avec Michael Jackson. "C'est l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Il a été mon meilleur ami. Nous étions intimement liés parce qu'il savait ce que j'endurais. Il savait ce que je traversais : la célébrité, le stress, les abus, une famille oppressante. Il a toujours été présent, compréhensif. Mais je ne vais pas trop insister sur ce sujet-là, ça m'appartient." À propos de sa famille, il accepte également d'en dévoiler un peu plus. Si sa relation conflictuelle avec son père est connue, il admet également avoir souffert du comportement de sa mère lorsqu'il était plus jeune. "Le problème était que mes parents géraient ma fortune, leurs deux noms étaient enregistrés sur mes comptes. Et quand ils ont voulu divorcer, cet argent a été un enjeu capital. Ils se sont disputés ma garde. J'étais brusquement devenu important à leurs yeux, allez savoir pourquoi." Malgré ces drames familiaux, Macaulay Culkin affirme qu'il "apprend à relativiser" et qu'il est "heureux" de son parcours et de sa vie. "OK, j'ai traversé des moments bizarres, j'ai été victime d'abus, mais ça arrive à des millions de gosses. Je ne suis pas un enfant-soldat, je n'ai pas connu la guerre, je n'ai pas bossé dans une mine de charbon. Je me lève chaque matin en me disant que j'ai été béni. Alors ça va, moi, je prends cette vie."
S.L.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Macaulay Culkin dans le magazine Les Inrockuptibles, en kiosques le 1er juin 2016