Propulsé sur le devant de la scène par l'Oscar du meilleur documentaire en 2013 (Sugar Man), le réalisateur et documentariste suédois Malik Bendjelloul est mort ce mardi 13 mai 2014 à l'âge de 36 ans, d'après l'agence de presse suédoise TT. Les circonstances du décès sont encore indéterminées, mais la police – qui a retrouvé son corps à 16h30 sans préciser à quel endroit – croit savoir qu'il ne s'agirait pas d'un meurtre.
A 36 ans, Malik Bendjelloul venait de signer le plus gros coup de sa jeune carrière avec le documentaire Sugar Man, l'oeuvre de toute une vie, pour son réalisateur, comme pour son sujet, Sixto Rodriguez. Au début des années 1970, ce chanteur méconnu enregistre deux albums sur un label de Motown. C'est un échec, à tel point qu'on racontait qu'il se serait suicidé sur scène. Plus personne n'entendit parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu'il le sache, son disque devint un symbole de la lutte contre l'apartheid. Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche de "Sugar Man". Ce qu'ils découvrent est une histoire faite de surprises, d'émotions et d'inspiration.
Sugar Man remportera un succès inespéré, aux quatre coins du monde. Le documentaire de Malik Bendjelloul glanera l'Oscar du meilleur documentaire en 2013, mais également un BAFTA, un prix à la Writers Guild of America et deux honneurs (prix spécial du jury et prix du public) à Sundance, là où la belle histoire de ce formidable documentaire a commencé. Le réalisateur suédois avait débuté son projet en découvrant l'existence de Rodriguez lors d'un voyage en Afrique en 2006, se fascinant pour l'histoire de ce descendant d'immigré mexicain découvert dans un bar par deux producteurs, comme le décrit le documentaire qui lui est consacré. L'ultime récompense de Malik Bendjelloul sera de voir Sixto Rodriguez starisé à jamais en lui offrant sa tournée du grand retour, avec plusieurs dates à travers le monde, conséquence directe de la popularité acquise grâce au documentaire.