Avec son livre Les Baisers du soleil, Marlène Jobert a ouvert son coeur. Dans les pages de son oeuvre ou lors de sa promotion, elle est revenue sur des épisodes marquants de sa vie : ses souffrances d'enfance, son accident avec Claude Berri ou encore sa soi-disant relation avec Valéry Giscard d'Estaing. Pour le magazine Nous Deux, elle évoque sa vie avec toujours aurant de franchise et de sincérité et raconte notamment quel genre de mère elle est.
L'enfance de Marlène Jobert n'a pas été rose, loin de là. Elle L'a déjà dit à plusieurs reprises : "À mon époque, on n'élevait pas les enfants, on les matait." Elle est la fille d'Eliane Azulay, originaire de Birkhadem (Algérie), et de Charles Jobert, adjudant-chef, militaire de carrière dans l'aviation. Elle quitte le pays lorsqu'elle est enfant, pour s'installer dans un petit village français en Côte-d'Or. Sa mère tenait un café-épicerie tout en élevant ses quatre enfants, pendant que son père travaillait à la tour de contrôle de l'aéroport militaire de Dijon. Se souvenant de ses blessures, elle sera une mère différente avec ses deux filles, Eva et Joy (34 ans), nées de son couple avec le chirurgien-dentiste Walter Green : "J'ai tellement souffert du manque de liberté que j'ai peut-être été trop permissive avec mes filles. (...) Mais aujourd'hui, je deviens la fille de mes filles. Elles me parlent comment à une gamine, me donnent des conseils d'hygiène de vie, de coiffure. Je sais que c'est une preuve d'amour, même si ça m'agace parfois."
Marlène Jobert a décidé de s'éloigner des plateaux de cinéma pour élever ses filles, et elle ne le regrette pas : "Elles souffraient de mes absences (...). On propose déjà moins de rôles à une comédienne de 40 ans, et lorsque vous avez été une star adulée, cela peut faire très mal. Se voir vieillir à l'écran et se sentir de moins en moins désirée doit être terrible. J'ai échappé à tout ça." Sa superbe fille Eva Green a pris sa relève et s'est imposée à Hollywood. Il ne lui reste plus qu'à le faire en France aussi.
Si elle a préféré l'ombre à la lumière, l'écriture lui a permis de soulager ses complexes. Le manque d'assurance est certes une maladie dont on ne guérit jamais, dit-elle, mais elle a pu lutter contre ses handicaps de départ : les tâches de rousseur, sa cicatrice au visage qui avait failli la faire renoncer à son métier de comédienne, mais aussi sa très forte myopie. Celle qui est devenue une fameuse conteuse pour les petits est aussi fière aujourd'hui que quatre écoles maternelles et primaires portent son nom, elle qui se désole de son manque de culture : "J'ai pu transmettre des valeurs et des connaissances à des enfants."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Nous Deux du 20 janvier
Les Baisers du soleil, un livre de Marlène Jobert, éditions Plon.