Matt Lauer, ou comment passer de superstar à superparia en un éclair... Après une première accusation d'agression sexuelle qui a entraîné son licenciement immédiat de NBC News, dont il était l'une des vedettes depuis vingt-cinq ans, deux autres plaintes pour comportement sexuel inapproprié ont suivi, accompagnées d'allégations accablantes. "Nous avons toutes les raisons de croire qu'il ne s'agit pas d'un incident isolé", avait d'ailleurs souligné le communiqué émis par le conseil d'administration du réseau de télévision pour signifier sa décision de virer le populaire présentateur de la matinale The Today Show.
Le 27 novembre 2017, une première plaignante, entendue par les dirigeants de NBC, dénonçait le harcèlement sexuel dont elle avait été victime lors des JO de Sochi 2014, qui s'était poursuivi après le retour des journalistes américains à New York. Deux jours plus tard, deux autres femmes révélaient des comportements inappropriés, dont une agression sexuelle commise en 2001, au cours de laquelle la victime aurait même perdu connaissance. Dans le même temps, une journaliste de Variety signalait qu'elle enquêtait depuis deux mois sur "de sérieuses allégations de harcèlement sexuel, d'exhibition et autres comportements sexuels explicites" visant le journaliste de 59 ans, disant détenir nombre de preuves et des dizaines de témoignages. Des témoignages selon lesquels, entre autres, Matt Lauer disposait d'un bouton caché sous son bureau pour en verrouiller la porte ou aurait un jour fait parvenir à une collaboratrice un sextoy accompagné d'un mot disant explicitement comment il comptait s'en servir sur elle.
Le principal intéressé, qui a disparu des radars, a reconnu les faits, son agent transmettant un communiqué dans lequel il exprime "son chagrin et ses regrets pour le mal [qu'il a] causé par ses mots et ses actes", disant prendre la plene mesure de la profondeur des dommages et de la déception engendrées "chez lui et chez NBC". Et si certains faits rapportés lui paraissent faux ou erronés, il concède qu'il y a "assez de vérité dans ces récits pour qu'il se sente embarrassé et honteux". "Je regrette, ajoute-t-il, que ma honte soit maintenant partagée par les personnes que je chéris profondément. Réparer le tort prendra beaucoup de temps et de travail sur moi et je m'engage à commencer cet effort. C'est à présent mon job à plein temps (...) J'ai de la chance d'être entouré par les personnes que j'aime. Je les remercie pour leur patience et leur indulgence."
Des mots qui ne s'appliquent pas - ou plus - à sa femme. Selon les informations exclusives de la Page Six du New York Post, Annette Roque, ancien mannequin qui était devenu en 1998 l'épouse en secondes noces de Matt Lauer, l'a quitté. Néerlandaise d'origine, Annette, qui n'a plus été vue au domicile familial dans les Hamptons depuis le jour de l'éclatement du scandale et de l'éviction de son mari, "a récupéré leurs deux plus jeunes enfants [Romy, 14 ans, et Thijs, 11 ans, NDLR] à l'école et a semble-t-il quitté les Etats-Unis pour aller dans sa famille aux Pays-Bas", indique un informateur du quotidien new-yorkais. Difficile en revanche de savoir si elle a emmené Romy et Thijs, ainsi que leur grand frère Jack (16 ans), ou s'ils sont restés sur le sol américain.
Ce n'est pas la première secousse que subit le mariage de Matt Lauer et d'Annette Roque, mais celle-ci risque fort d'y être fatale. En 2006, Annette avait demandé le divorce, dénonçant dans les documents alors déposés pour la procédure les "traitements cruels et inhumains" subis de la part d'un Matt Lauer "extrêmement colérique et hostile". Elle avait retiré sa demande un mois plus tard - rétropédalage qui, d'après une source bien informée, aurait été acheté moyennant 5 millions de dollars par le journaliste, soucieux de préserver sa réputation.
A propos d'argent, NBC News n'a aucune intention de payer à son ex-employé vedette le reliquat de salaires (30 milllions de dollars !) prévus par son contrat, qui devait arriver à échéance en 2018 et prévoyait 20 millions de dollars de rétribution par an. La décision a été prise vendredi 1er décembre par le président, Noah Oppenheim, au cours d'une réunion à l'atmosphère "tendue". Face à ses collaborateurs, Oppenheim a notamment relaté comment Lauer a nié les faits jusqu'à ce que les preuves (sextos, etc.) l'accablent de manière irréfutable.
L'opération nettoyage, elle, est en cours : au 30 Rockefeller Plaza, on s'est déjà attelé à démolir le bureau de Matt Lauer et à effacer toutes les traces de son passage.