L'Abbé Pierre était un homme bon. C'est en tout cas l'image d'un homme généreux et tourné vers son prochain et vers les gens dans le besoin que la plupart des Français ont gardée dans leur esprit depuis la disparition de cette figure religieuse en 2007 à l'âge de 94 ans. C'est à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris que l'Abbé Pierre est mort des suites d'une infection du poumon provoquée par une bronchite. Sa renommée était telle que plusieurs films lui ont été consacrés, le dernier, L'abbé Pierre - Une vie de combats, porté par Benjamin Lavernhe, est sorti en novembre 2023.
Toute sa vie, le fondateur des compagnons d'Emmaüs a mis son énergie au service des autres. Un dévouement honorable que des accusations viennent désormais entacher. Ce lundi 17 juillet, Emmaüs international a publié un rapport qu'a révélé en exclusivité le site du journal La Croix.
Au fil des pages, une facette jusqu'alors méconnue de la personnalité de l'Abbé Pierre se dessine : celle d'un agresseur sexuel dépeint dans le témoignage de sept femmes qui assurent avoir subi des gestes déplacés, voire des agressions sexuelles, de la part de l'Abbé Pierre entre 1970 et 2005. Des propos sexistes et des sollicitations sont également rapportés.
C'est en janvier 2023 qu'une première femme s'est tournée vers les responsables d'Emmaüs pour faire part des faits qu'elle aurait subis au début des années 1980. L'Abbé Pierre aurait notamment "introduit sa langue dans [sa] bouche d'une façon brutale et totalement inattendue" lors d'un retour de voyage en Italie, en plus d'autres propositions qu'il lui aurait faites. Elle révèle également qu'en 2003, l'Abbé Pierre lui aurait demandé pardon en présence de son père, un ami à lui.
À la suite de cette déclaration, Emmaüs a fait appel au cabinet Egaé, spécialisé dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, afin de faire la lumière sur l'affaire et de trouver d'autres potentielles victimes. Six autres femmes se sont confiées sur les 12 entretiens qui ont été menés par le cabinet. L'une des victimes assure avoir subi des attouchements de la part de l'Abbé Pierre en 2005. Il était alors âgé de 92 ans.
Rappelons que on l'avait dit " très proche" de Lucie Coutaz...
Tous les deux vivront ensemble la fin de la guerre, la période pendant laquelle l'abbé Pierre devient député mais surtout la création d'Emmaüs. Rapidement, c'est en effet l'organisée Lucie qui se charge de gérer l'organisation représentée dans les médias par l'Abbé Pierre. Plus discrète que lui, elle est essentielle au projet.
"Sans elle, Emmaüs n'existerait pas. C'est ce qu'affirment tous les compagnons [...] et ils disent vrai", expliquait d'ailleurs l'Abbé Pierre dont l'association aide toujours ceux qui en ont le plus besoin aujourd'hui. Passée par l'Assistance Publique, la jeune femme formée au secrétariat développe l'association jusqu'à sa mort, en 1982, à 83 ans.
Et "s'ils ne sont pas un 'couple' au sens biblique du terme", comme le rappellent nos confrères de Gala, tous les deux vivent ensemble et c'est chez l'Abbé Pierre, à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne que Lucie décède, veillée par son ami. Vingt-cinq ans plus tard, en 2007, c'est Abbé Pierre qui s'envolera à 94 ans après une infection.
Et même dans la mort, selon Frédéric Tellier, pas question de séparer les inséparables : " Il est enterré à Rouen, à Esteville ", raconte le réalisateur. "Sous un simple parterre de graviers, sur lequel est posé un Christ en métal à même le sol, aux côtés de ses 'compagnons'... et aux côtés de Lucie Coutaz". Un duo inséparable !