Réactualisation : Les obsèques du journaliste Bernard Mazières, retrouvé mort le 24 décembre, ont été repoussées à plusieurs reprises. La police ne pouvait délivrer le permis d'inhumer tant que des investigations étaient nécessaires. Le carnet du jour du Figaro nous apprend que la famille de l'ancien chef adjoint du service politique du Parisien lui rendra un dernier hommage vendredi 14 janvier. La cérémonie se tiendra à 14h30 en l'église Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris.
Le fils du journaliste et son présumé complice, mis en examen pour assassinat, sont toujours en détention. L'instruction de ce dossier sur fond de drame familial et en raison de ses ressorts psychologiques risque d'être très longue.
Le 7 janvier : Ancien chef adjoint du service politique du Parisien, jusqu'à sa retraite il y a un an, Bernard Mazières, 60 ans, a été retrouvé mort le 24 décembre à son domicile. Le 1er janvier, son fils Lucas, 17 ans, et l'un de ses amis âgé de 25 ans, ont été mis en examen pour assassinat et écroués. Dès les premiers jours de l'enquête, les forces de police s'orientent vers le conflit financier entre le père et le fils comme possible mobile à ce meurtre, avec au coeur du drame, la toxicomanie supposée de l'accusé. Mais jeudi, des sources proches du dossier citées par l'AFP et l'avocate du jeune homme, remettent tout en cause.
Le fils aurait commandité le meurtre de son père, commis par son ami, "sans aucune contrepartie", pour le simple motif qu'il le détestait. Selon les éléments de l'enquête, le fils était présent le soir du drame, en bas de l'immeuble de son père et aurait permis au meurtrier présumé de s'introduire chez lui. "En fait, cela faisait des semaines qu'il avait ça en tête", selon la même source.
Un enquêteur de la police judiciaire confirme à son tour : "Il faut arrêter avec cette histoire de drogue, cela n'a rien à voir dans cette affaire. Il était en conflit avec son père, il le détestait, et refusait son éducation bourgeoise. Cela tient plus d'un conflit de génération où le contexte de la drogue n'a rien à voir".
Jeudi sur France Info, Me Emmanuelle Kneuzé, l'avocate du jeune Mazières, a également confirmé que la drogue n'avait rien à voir dans cette triste affaire : "On a écrit (...) que cette affaire reposait sur un prétendu conflit financier (...) on a également dit que c'était un garçon qui était un grand consommateur de drogue, tout cela est parfaitement inexact. C'est un dossier dont le ressort principal est un ressort psychologique". L'avocate évoque de surcroît "une relation entre le père et le fils qui était manifestement très complexe".
Complexe au point qu'un adolescent de 17 ans a, comme il l'a reconnu en garde à vue, "acheté un marteau américain", marteau qui a été utilisé par le meurtrier présumé. Ce dernier a également utilisé un "couteau trouvé sur place". Le suspect avait été impliqué dans une affaire d'agression au couteau en 2008 et devait être jugé dans quelques mois à Paris pour cette affaire.
D'après LCI, l'adolescent aurait expliqué aux enquêteurs manquer d'argent, les 500 euros donnés mensuellement par son père ne lui suffisant pas. Il aurait alors demandé à un ami de passer chez son père réclamer de l'argent... On connaît la suite. Ce mobile est aujourd'hui balayé et laisse place à une tragédie familiale profonde... à suivre !
Pourquoi cet adolescent détestait-il son père, Bernard Mazières, à ce point ? C'est la question à laquelle l'enquête doit répondre aujourd'hui. Une cérémonie religieuse était prévue vendredi à l'Eglise Saint-Sulpice, mais elle a été reportée sine die en raison de l'enquête judiciaire.