Réactualisation du 3 janvier 14h50 : En raison des investigations encore en cours, les obsèques de Bernard Mazières n'auront pas lieu demain comme prévu en l'église Saint-Sulpice. D'après nos informations, l'enterrement devrait être repoussé à la fin de la semaine, le vendredi 7 janvier à la même heure. Nous ne manquerons pas de confirmer cette nouvelle date.
Le 2 janvier à 10h50, nous écrivions :
Lucas, 17 ans, fils de Bernard Mazières, le journaliste politique du Parisien retrouvé mort le 24 décembre à son domicile, et son ami et complice ont été mis en examen pour "assassinat" et incarcérés, vendredi 31 décembre 2010.
Le même jour, la chaîne LCI a, de son côté, annoncé que le fils de Mazières avait reconnu avoir prémédité l'assassinat de son père avec la complicité de cet ami. La garde à vue, qui a commencé mercredi 29 décembre, se sera donc montrée fructueuse puisque ces aveux font suite à de premières déclarations du fils Mazières. Jeudi 30 décembre, le fils du journaliste avouait avoir envoyé un de ses amis chez son père afin de récupérer de l'argent. L'adolescent avait alors expliqué aux enquêteurs manquer d'argent, les 500 euros donnés mensuellement par son père ne lui suffisant pas. Il aurait alors demandé à un ami de passer chez son père, Bernard Mazières, pour récupérer de l'argent et dérober sa carte bleue. Vendredi 31 décembre, Lucas reconnaissait également avoir acheté lui-même un marteau "américain" à double pointe, peu de temps avant le meurtre, dans l'unique but de tuer son père qu'il ne supportait plus. D'après le JDD, il aurait confié ce marteau à son complice âgé de 25 ans, Dany M, un jeune homme d'origine gabonaise, qui doit être jugé en avril pour une précédente agression au couteau commise en 2008. Ce présumé tueur aurait agi froidement, sans aucune contrepartie financière, sur ordre du fils mineur, qui aurait reconnu, toujours d'après le JDD, "qu'il ne pouvait plus sentir son père"...
Une affaire qui se déroule sur fond de toxicomanie car le vrai problème dans les rapports qui séparaient Bernard Mazières de Lucas, ce n'est pas directement l'argent mais bien l'addiction à de nombreuses drogues dont ce dernier était victime. Les 500 euros mensuels ne servaient donc pas seulement à acheter des CD ou à payer ses sorties, mais bien à se procurer des produits stupéfiants.
Le 23 décembre, à la veille de son assassinat, plusieurs personnes, dont Lucas et l'acteur Vincent Lindon, qui habite dans le même immeuble, ont dîné au domicile de l'ancien journaliste, dans le quartier de Saint-Sulpice (Paris VIe). L'adolescent de 17 ans s'est ensuite rendu dans une discothèque en compagnie d'un ami. Pour se "couvrir", il aurait même envoyé des textos à son père en s'inquiétant de son silence... Une piètre mise en scène dans cette terrible histoire.
Rappelons que le corps du journaliste Bernard Mazières a été retrouvé par sa femme de ménage, vendredi 24 décembre. Aucune trace d'effraction n'avait été constatée sur les lieux du crime. Après une autopsie effectuée samedi 25 décembre sur le corps de la victime, il a été établi qu'elle était décédée des suites d'un "fracas crânien par un objet contondant" et qu'il avait été poignardé à la gorge, par deux fois.
L'homme, qui avait pris sa retraite en 2009, avait notamment officié sur les antennes de FR3 et RMC avant de rejoindre la rédaction du Parisien où il exerçait la profession de rédacteur en chef adjoint chargé de la politique.
L'enquête de la brigade criminelle fait ressortir la thèse de l'assassinat avec préméditation. Les deux jeunes devraient être entendus par un juge d'instruction ultérieurement sur le fond de l'affaire. Le rôle du magistrat instructeur sera de définir le rôle précis de chacun des deux suspects. Un troisième homme qui se serait servi de la carte bleue du journaliste et avait fait des achats sur internet après son décès avait été entendu et déféré. Il a été libéré sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.
Les obsèques de Bernard Mazières auront lieu mardi en l'église Saint-Sulpice à 14 heures.
JO