En novembre 2019, L'Express faisait de lourdes révélations au sujet de l'université Paris-Descartes, établissement que des milliers de personnes avaient choisi pour laisser leur corps à la science. Jusqu'en 2018, leurs dépouilles ont été détenues dans des conditions indignes au coeur de Paris. "Cadavres par dizaines", "abîmés, noircis", sacs poubelles débordants "de morceaux de chair"... De terribles confidences. Quelques mois plus tard, le 7 février 2020 plus précisément, Le Point expliquait que 35 familles avaient décidé de déposer plainte contre l'université parisienne à la suite de ce scandale.
Véronique Lafond, fille de Micheline Dax, faisait partie des plaignantes. Sa maman, célèbre comédienne et chanteuse, notamment connue pour avoir été la voix de Miss Piggy dans le Muppet Show, avait laissé son corps à l'établissement. Celle qui aurait eu 99 ans aujourd'hui "est décédée un dimanche (en avril 2014, ndlr). Elle a été emmenée le lendemain pour le centre du don des corps de l'université Paris-Descartes en échange de sa carte de donneur, et ça a été fini", avait raconté sa fille au Point, avant de dénoncer le manque d'informations dont les familles disposaient.
On m'a raccroché au nez
"Lorsque j'ai téléphoné, on m'a fait comprendre que je n'avais pas à en savoir davantage. On m'a simplement dit qu'elle était dans une chambre froide, et que l'on me préviendrait de la date de l'incinération, si on avait le temps, puis on m'a raccroché au nez", avait-elle expliqué, elle qui souhaitait simplement disperser les cendres de sa maman. Chose qu'elle n'a pas pu faire, "car les corps sont tous brûlés en même temps". Ils étaient "inutilisables parce qu'ils étaient pourris". Certains d'entre eux étaient "entreposés dans un couloir".
Des informations qui ont semé le doute chez Véronique Lafond, qui doit toujours se demander "si la volonté" de sa mère, d'être "utile à l'humanité", "a été respectée" ou non... Aujourd'hui, elle ne souhaite qu'une chose : connaitre "la vérité sur ce que l'on a fait des volontés de nos familles", et avoir "une traçabilité sur les dons des corps".