Les concours de beauté sont dans l'obligation d'évoluer selon les mouvances de notre société. Mais force est de constater que du côté de Miss France – qui s'apprête à ouvrir sa 90e édition –, les choses sont globalement les mêmes depuis des années. Après le départ de Geneviève de Fontenay, Sylvie Tellier a certes autorisé quelques tenues plus légères, quelques très petits tatouages, mais la chirurgie esthétique, par exemple, n'est toujours pas tolérée par le règlement. La présidente du comité s'est toutefois montrée plutôt ouverte à propos de l'intégration de jeunes candidates transgenres, sur le plateau de l'émission Je t'aime, etc.
"C'est marrant que vous m'en parliez parce que le genre est un sujet qui est vraiment d'actualité, a-t-elle expliqué à Daphné Bürki. Je ne peux pas tout vous dévoiler, mais il y a un film qui est en préparation auquel nous avons collaboré sur le genre. Et il y aura ces questions de genre chez Miss France, dans quelques mois. Ça va sortir au cinéma, au mois de mars." Il serait effectivement temps de revenir sur cette drôle d'interdiction. En 2018 en Espagne, par exemple, Angela Ponce, une jeune trans de 26 ans à l'époque, avait remporté l'élection équivalente à Miss France et avait représenté son pays à Miss Univers. Elle était la toute première candidate transgenre de l'histoire du concours, qui pourtant autorise leur participation depuis 2012.
Les mondes de la mode et du cinéma s'ouvrent, par ailleurs, de plus en plus à la diversification de leurs castings. Au mois d'août, Chanel choisissait Teddy Quinlivan comme égérie après l'avoir fait défiler à deux reprises sur les catwalks. En France, même la série Demain nous appartient a ouvert le débat en introduisant le personnage de Morgane. Bien que Marie Catrix, la comédienne choisie pour interpréter le rôle, ne soit absolument pas trans, voilà la preuve que les choses bougent... et on ne peut que s'en réjouir.