Alors que Moha La Squale vient d'être visé par la plainte d'une quatrième femme, les trois premières victimes qui ont osé l'attaquer se sont confiées dans une longue interview. Face à la caméra de Konbini, ces femmes ont raconté l'enfer de ces agressions quasi quotidiennes et les violences morales et physiques qu'elles ont subies alors qu'elles étaient sous l'emprise du rappeur.
En deux années de couple avec Moha La Squale, Luna n'a jamais connu "plus de deux semaines sans violences", son "plus gros record". "Dès les premières semaines, j'ai compris qu'il pouvait avoir de grosses crises d'agressivité. Il avait des mots assez forts : 'clocharde', 'mythomane', 'p*te mal b*isée', 'taspé'", déplore-t-elle. Ces "crises", comme elles les qualifient toutes, pouvaient arriver à tout moment. Elles étaient souvent motivées par sa jalousie excessive et son manque de confiance en lui, alors que Moha La Squale trompait sa compagne "officielle", Luna, avec tant d'autres filles, dont certaines victimes qui témoignent aujourd'hui.
"Méfiant", "paranoïaque", Moha La Squale devient de plus en plus violent. "La première gifle est arrivée. (...) Ça se produisait de plus en plus fréquemment et les violences augmentaient au fur et à mesure des semaines. Jusqu'à ce qu'un jour, il m'étrangle, il en vienne à m'étouffer avec un oreiller. Il ne m'a jamais donné de coups de poing, il faisait en sorte de m'étouffer jusqu'à ce que je sois au bord de l'évanouissement", raconte une ancienne compagne du rappeur.
Andrea se souvient comment elle a réussi à s'échapper. Alors qu'elle le confronte à ses adultères, il entre encore dans une colère noire. C'est là qu'elle a le réflexe salvateur d'appeler sa mère, qui se met en chemin pour la secourir. Le temps qu'elle arrive, le rappeur sévit, une fois de plus. "Il m'a étranglée dans la cuisine, contre le mur, avec ses deux mains. Je sentais mes yeux sortir de mes orbites. Je ne pouvais plus respirer et je me suis dit : "Purée, ça va finir comme ça, en fait. Ta vie va se finir entre les mains de ce mec"", se remémore-t-elle.
Luna, Andréa et Ana ont également été séquestrées par Moha La Squale, qui refusait parfois qu'elles sortent de son appartement. Parfois, même dans de lieux qu'il aurait loués à dessein. "J'ai ressenti vraiment que ça le faisait vibrer de voir que j'étais mal", se souvient l'une d'entre elles. Toutes restent traumatisées.
Moha La Squale reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture du dossier.