Dimanche 23 octobre, le XV de France aura la possibilité d'entrer dans la légende en soulevant le trophée Webb Ellis pour la première fois de son histoire. Et cette finale, les Tricolores la doivent en partie à leur sélectionneur, Marc Lièvremont.
Pourtant, l'homme est la cible privilégiée des critiques. Chacune de ses sorties médiatiques est très attendue et donne souvent lieu à des commentaires acides et acerbes de la part des observateurs. Ciblé pour la piètre qualité du jeu français, vilipendé pour sa communication limite envers ses joueurs, le sélectionneur français est au coeur de la tourmente. Mais le Basque, solide sur ses appuis, ne vacille pas. Bien au contraire. L'ancien joueur de Perpignan, du Stade Français et Biarritz assume et aura toujours pour lui un mandat réussi avec cette finale de Coupe du monde face aux All Blacks.
Mais du côté de la famille Lièvremont, on essaie tant bien que mal de prendre du recul par rapport à ces critiques, comme l'explique Thomas Lièvremont, le petit frère, interrogé dans les colonnes du Parisien.
"On commence à être habitué" explique ainsi l'entraîneur de l'Aviron Bayonnais. "Nous sommes plutôt heureux depuis quinze jours. Il y a trois semaines, c'était un peu compliqué, et on a souffert, même si c'est quand même relatif." Des attaques incessantes, des critiques quotidiennes qui touchent bien évidemment la famille : "On en a tous eu marre. On entend et on lit des choses qui ne correspondent pas à Marc (...) Sa famille proche, son épouse et ses enfants l'ont rejoint depuis trois semaines, ils sont donc épargnés par ce qui se dit en France."
L'ancien joueur du Biarritz Olympique défend son frère, et explique que sa personnalité dérange au sein de la planète rugby : "Cela dérange qu'un mec puisse être honnête, pas tordu, ne pas faire de cinéma sur le bord de touche ou dans les médias (...) Marc est carré mais, comme on n'y est plus habitué, cela dérange. Ce comportement sain correspond bien à l'éducation que nous avons reçue de nos parents." Marc Lièvremont, trop honnête ? C'est l'explication avancée par Thomas, pour qui son frère est "cash, honnête", ce qui peut porter à conséquence. "Parfois Marc ferait mieux de se taire", reconnaît-il ainsi, avant de préciser que "c'est son tempérament, son mode de fonctionnement", et qu'il ne le changera pas pour faire plaisir à autrui.
Mais avec une finale de Coupe du monde et un Grand Chelem 2010, Marc Lièvremont pourra tout de même se targuer d'avoir réussi son mandat. La suite, c'est Thomas Lièvremont qui la raconte : "Il y aura un grand vide, même s'il est bien entouré par sa femme et la famille. Il va falloir qu'il bosse pour nous, qu'il revienne au restaurant de Biarritz ; et puis on ouvre un spa dans le golfe de Bassussarry, à 5km d'Anglet, en mai. C'est parfait, il va s'occuper de tout." A moins qu'un trophée ne vienne chambouler le programme. Auquel cas, il passera "plusieurs mois à promener la Coupe du monde dans toute la France du rugby et en Europe."
Alors, dirigeant d'un spa ou champion du monde ? Réponse ce dimanche à 11h30, heure française !