Le pape François a accepté la démission de l'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit, a annoncé jeudi 2 décembre dans un communiqué le Vatican, ajoutant qu'un administrateur apostolique a été nommé à la tête du diocèse de Paris. "Le Saint-Père a accepté la démission (...) présentée par Mgr Michel Aupetit et parallèlement a nommé Mgr Georges Pontier administrateur apostolique" de l'archidiocèse de Paris, précise l'AFP.
Fin novembre, Mgr Aupetit avait remis au pape sa démission après avoir été accusé, dans la presse, d'avoir entretenu une relation intime avec une femme, ce qu'il a catégoriquement démenti. En novembre, il revenait sur les accusations dans une longue enquête réalisée par Le Point : "Alors que j'étais vicaire général, une femme s'est manifestée à de nombreuses reprises auprès de moi par des visites, des courriers, etc. à tel point que j'ai parfois dû prendre des dispositions pour mettre de la distance entre nous. Je reconnais cependant que mon comportement vis-à-vis d'elle a pu être ambigu, laissant ainsi sous-entendre l'existence entre nous d'une relation intime et de rapports sexuels, ce que je réfute avec force".
Dans un communiqué séparé jeudi, la Conférence des évêques de France a confirmé la décision du pape, communiquée selon elle par la nonciature apostolique (ambassade du Vatican en France), ainsi que la nomination de Georges Pontier, archevêque émérite de Marseille, au poste d'administrateur apostolique de Paris.
Nommé en 2017, Mgr Aupetit, 70 ans, a eu en 2012 "un comportement ambigu avec une personne très présente vis-à-vis de lui", avait admis le diocèse. Il ne s'agissait "pas d'une relation amoureuse" ni d'une "relation sexuelle", avait assuré à l'AFP le diocèse, ajoutant que l'archevêque "s'en était ouvert à sa hiérarchie à l'époque". D'après Le Point, en 2012, Mgr Aupetit aurait envoyé par mégarde un email à sa secrétaire qu'il destinait en réalité à cette fameuse femme avec qui on l'accuse d'avoir eu des relations interdites par l'Eglise catholique. L'histoire aurait donc commencé à se répandre après cette belle bourde.
Michel Aupetit a été promu évêque auxiliaire en 2013. Un an seulement après, il hérite d'un diocèse de plein droit, celui de Nanterre. Trois ans et demi plus tard, en 2017, celui qui se rêvait "curé de campagne" est hissé à la tête du plus urbain des diocèses.
L'archevêque est également connu pour ses positions strictes sur la famille et la bioéthique - il a notamment soutenu régulièrement les "marches pour la vie" hostiles à l'interruption volontaire de grossesse.
En 2012, lors des débats sur le mariage pour tous, il avait déjà fait parler de lui pour ses propos homophobes et archaïques. Il avait en effet déclaré dans une interviews accordée à Paris Notre-Dame : "Il ne convient pas, qu'au nom d'un individualisme exacerbé, on crée une loi pour chaque catégorie de personnes. Sinon, pourquoi pas la polygamie ? L'inceste ? L'adoption d'un enfant par un frère et une soeur ?".
On sait donc aujourd'hui qu'à la même époque, il entretenait une relation pour le moins douteuse...