L'opposant russe et adversaire numéro 1 du Kremlin, Alexeï Navalny, est mort vendredi 16 février 2024 dans la prison de l'Arctique où il purgeait une peine de dix-neuf ans de prison, ont annoncé les services pénitentiaires (FSIN). "Le 16 février 2024, dans le centre pénitentiaire N°3, le prisonnier Navalny A.A. s'est senti mal après une promenade (...) les causes de la mort sont en train d'être établies", a indiqué le FSIN de la région arctique de Iamal dans un communiqué relayé par l'AFP.
"Tous les gestes de réanimation nécessaires ont été pratiqués mais n'ont pas donné de résultat positif. Les médecins urgentistes ont constaté la mort du patient. Les causes de la mort sont en train d'être établies", a-t-il précisé dans le communiqué. Le président russe Vladimir Poutine a été "informé" du décès, selon son porte-parole Dmitri Peskov.
Dirigeant du parti politique Russie du futur à partir de 2013, Alexeï Navalny est né le 4 juin 1976 dans l'oblast de Moscou. Fondateur de la Fondation anti-corruption (FBK), il est connu pour son opposition au président Vladimir Poutine. En 2020, il est victime d'une tentative d'assassinat au "Novitchok" et est soigné en Allemagne. De retour en Russie, il est placé en détention dans un camp de travail. En janvier 2022, son nom est inscrit sur la liste des personnes terroristes par l'organisation fédérale russe de contrôle des transactions financières. Il est à nouveau condamné en mars 2022, à neuf années d'internement en régime sévère et en août 2023, sa peine est portée à 19 ans.
Son épouse Yulia (Ioulia) Navalnya avait suscité une grande émotion lorsqu'elle était montée sur scène aux Oscars en mars 2023 pour récupérer le prix du meilleur documentaire, Navalny. La voix très émue, elle avait déclaré : "Mon mari est en prison pour avoir dit la vérité." Puis elle lui avait lancé un message d'encouragement en terminant son discours par un "mon amour" très puissant.
Selon BFMTV, le mouvement d'Alexeï Navalny a été méthodiquement éradiqué par le pouvoir ces dernières années, poussant ses collaborateurs et alliés à l'exil ou en prison, alors qu'une nouvelle élection présidentielle est prévue en mars en Russie sur fond de guerre en Ukraine et pour laquelle Vladimir Poutine compte espérer une nouvelle victoire.