L'ancien ministre et ex-député de droite Bernard Debré est mort à l'âge de 75 ans, a déclaré à l'AFP son frère Jean-Louis Debré, confirmant une information du Point qui évoque de son côté un décès dû à un cancer. Rapidement, la classe politique a manifesté sa tristesse. Au-delà du camp du défunt.
Grand médecin, Bernard Debré était membre d'une importante famille politique de la Ve république : il est le fils de Michel, qui fut le premier Premier ministre du général de Gaulle, et le frère jumeau de Jean-Louis, également ancien ministre et ex-président UMP (devenu LR) de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel. Bernard Debré fut à partir de 1986 député d'Indre-et-Loire, département dont il a été conseiller général de 1992 à 1994. Il a été également ministre de la Coopération dans le gouvernement d'Edouard Balladur (1994-1995) et maire d'Amboise de 1992 à 2001 et député de Paris.
Bernard Debré était aussi un grand nom de la médecine : chirurgien, professeur d'université, il fut chef du service d'urologie de l'Hôpital Cochin où fut notamment soigné le président François Mitterrand. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment de réflexion sur l'éthique médicale comme La France malade de sa santé (1983), Le Voleur de la vie, la bataille du Sida (1989), Avertissement aux malades, aux médecins et aux élus (2002), Nous t'avons tant aimé. L'Euthanasie, l'impossible loi (2004).
"J'apprends avec tristesse le décès de mon collègue Bernard Debré. C'était un homme droit qui n'avait pas la langue dans sa poche, un grand médecin, un gaulliste. Toutes mes condoléances à ses proches", a immédiatement réagi, au sein de sa famille politique, le député du Vaucluse Julien Aubert. "Un esprit libre, indépendant et profondément engagé au service des autres, tant dans son parcours médical que politique", a également salué le maire de Nice Christian Estrosi. "C'est avec une grande tristesse que j'apprends la disparition de Bernard Debré. Nous avons livré tant de combats ensemble. Bernard était l'ami franc et fidèle sur lequel on peut compter. Son intelligence était pétillante et son amour de la France viscéral. Son gaullisme était fraternel et pétrit d'humanisme. Sa voix nous manquera", a écrit l'ancien Premier ministre François Fillon sur Twitter.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a elle écrit sur Twitter : "Bernard Debré était aussi un élu parisien engagé. Sa belle personnalité, son esprit républicain son intelligence et son humour resteront dans nos coeurs . J'adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches." Quant au président de la République, Emmanuel Macron, lui a aussi a utilisé le même réseau social. "De l'hôpital à la politique, Bernard Debré fut toute sa vie un homme d'action. Les Français perdent un engagé, qui, en héritier du gaullisme, n'hésitait jamais à sortir des cadres et à dire le vrai dès qu'il s'agissait de l'intérêt du pays. Pensées à sa famille et à ses proches", a-t-il déclaré.
Chevalier de la Légion d'honneur, Bernard Debré était marié et père de quatre enfants.