En voyant l'ovation réservée à Nicolas Sarkozy ce 10 février au gymnase Japy, on se demandait bien qui de Nathalie Kosciusko-Morizet ou de l'ancien président soutenait l'autre...
À la traîne dans les sondages qui donnent Anne Hidalgo gagnante lors des prochaines élections municipales à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, aka NKM, recevait lors de son premier grand meeting le soutien inattendu de Nicolas Sarkozy. Plutôt adepte des salles de concerts que des salles polyvalentes organisant des rencontres politiques ces derniers temps, l'ancien chef de l'État a reçu une ovation à la hauteur de sa popularité auprès des militants UMP : immense. Une popularité qu'il avait déjà pu constater lors de son retour sur Instagram le 21 janvier dernier, où son compte affiche déjà plus de 20 000 fans pour une seule et unique photo !
Plus de 2 000 militants ont ainsi scandé son nom durant de longues minutes, et il aura fallu au mari de Carla Bruni un certain temps pour fendre la foule et rejoindre sa place au premier rang. L'ancien président marchait ainsi sur les pas de son épouse, qui fin janvier assistait Villa Frochot, dans le 9e arrondissement de Paris, à la rencontre avec les professionnels du monde de la culture organisée par la candidate UMP. Lors de son arrivée, Nicolas Sarkozy avait pris soin de préciser que sa présence n'avait qu'une "seule connotation : l'amitié et l'admiration". Ancienne porte-parole de sa campagne présidentielle 2012, NKM pouvait donc lui envoyer un petit message en débutant son discours : "Je mesure le geste de fidélité et d'amitié que tu nous adresses."
Car si sa campagne avait bien débuté, la principale candidate de l'opposition voit petit à petit s'envoler dans les sondages Anne Hidalgo, logiquement désignée comme celle qui doit succéder à Bertrand Delanoë. Entre déclarations maladroites, dissidences au sein même de son parti et manque de popularité, NKM tente de rassembler autour d'elle les figures fortes de la droite parisienne. Durant son meeting, on retrouvait donc Rachida Dati, maire du 7e avec qui on l'avait vue arpenter le champs de Mars, Françoise de Panafieu, Bernard Debré, Claude Goasguen, mais également la tête de liste du MoDem, Marielle de Sarnez, dont Nicolas Sarkozy a soigneusement évité le discours, comme le confiait l'un de ses proches, alors que le parti de François Bayrou avait appelé à voter pour François Hollande lors de la présidentielle de 2012.
C'est donc une candidate souriante et détendue qui a pris le micro après avoir embrassé Nicolas Sarkozy, lequel venait de confier qu'elle ferait "une maire de Paris formidable" à l'issue du meeting. De quoi redonner le sourire à la candidate UMP, mais également à celle du PS, Anne Hidalgo.
Cette dernière n'a pas manqué de railler la présence de l'ancien locataire du palais de l'Élysée sur Europe 1 ce 11 février. "C'est quand même le retour de Nicolas Sarkozy soutenu par son ancienne porte-parole, c'est plutôt ce que j'ai vu hier", a confié ironiquement Anne Hidalgo, ajoutant que de Paris, "il n'a pas été beaucoup question".