Décédé vendredi 21 mars, des suites d'une longue bataille contre le cancer, James Rebhorn avait senti venir le moment fatidique où il devrait dire au revoir à ses proches. Peu connu du grand public alors que son visage si familier a été aperçu de nombreuses fois, James Rebhorn voulait anticiper les traditionnelles nécrologies réalisées par les journaux et donnant ainsi l'impression de tout connaître tout de la carrière d'un artiste alors même qu'il n'aura jamais été autant évoqué qu'au moment de sa mort.
Il y a un an, l'acteur, déjà atteint de la mélanome, jouait au Roundabout Theatre à New York (Broadway). La pièce racontait l'histoire d'un personnage qui planchait sur sa propre nécro afin de mâcher le travail de journaux une fois le grand jour venu. Une idée originale qui a poussé Rebhorn, conscient que son heure approchait, à écrire la sienne. C'est son agent Dianne Busch, qui l'a révélé au Hollywood Reporter, après avoir annoncé la mort de cet éternel second rôle croisé récemment dans la série Homeland, où il campait le père de Carrie (Claire Danes), l'un des personnages principaux.
Dans cette auto-nécrologie publiée sur le site de la St. Paul Lutheran Church à Hoboken (New Jersey) et intitulée "Sa vie, par James Rebhorn", le comédien retrace sa carrière, comme sa vie, et surtout il évoque sa famille, les relations qu'il entretenait avec elle. "James Robert Rebhorn est né le 1er septembre 1948 à Philadelphie. Sa maman l'a beaucoup aimé et l'a toujours soutenu dans ses rêves. Elle lui a appris les bonnes manières et la courtoisie. De son père, il a appris que bien faire son métier ne prend pas plus de temps que de mal le faire", commence-t-il. Plus loin, il évoque sa femme (Rebecca) et ses deux filles (Hanna et Emma), "ses attaches dans la vie" qui "lui ont donné la liberté d'en profiter pleinement". "Sans elles, sa vie n'aurait été à peine plus que vaporeuse", peut-on lire.
Une nécrologie très émouvante, à n'en pas douter, où Rebhorn estime avoir été "un homme très chanceux, dans tous les sens du terme", soulignant que sa femme "l'aimait malgré tous ses défauts" et qu'il était "particulièrement fier de ses filles", parce que "leur application à améliorer le monde lui donnait de l'espoir pour le futur". Il évoque également sa soeur, Janice Barbara Galbraith : "Elle était son amie, sa confidente, et, plus souvent que quiconque d'entre eux voudrait l'admettre, son pont au-dessus des eaux troubles". Il mentionne par ailleurs "son beau-fils, Ben" : "Jim aimait Ben, qui était comme un fils pour Jim, surtout ces derniers mois." L'acteur évoque ensuite ses relations professionnelles, louant notamment les "meilleurs agents dans le business", sans qui "il n'aurait pas eu de carrière". Il finit par signer, avec la date de mars 2014 comme mention.