La triste nouvelle a bouleversé la France entière, et plus particulièrement les habitants de La Frénaye, commune d'environ 2000 personnes située en Seine-Maritime et où vivait Jean-Claude Joly. Auprès de nos confrères du Parisien, ils sont plusieurs de ses ex-voisins à prendre la parole après l'annonce de la mort de l'agriculteur vu dans L'amour est dans le pré (saison 6, en 2011), retrouvé pendu dans l'étable de sa ferme dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 juin 2022.
Sa mort était tout sauf prévisible. Il faut dire que Jean-Claude Joly donnait l'image d'un homme joyeux, sans problème et "comme tout le monde". "Il rigolait, avait un mot gentil, toujours la blague. À la fin, on n'y pensait même plus à cette histoire de télé-réalité. Même si les agriculteurs sont plutôt des taiseux et il avait ce côté-là aussi, il ne s'épanchait pas sur ses problèmes", confie la gérante du bar du Val-des-Francs, l'un des points de rendez-vous des habitants. De son côté, Eric Langlois, postier retraité, se souvient d'un Jean-Claude Joly "bon gars, bien gentil, à la télé comme à la vie" mais "qui n'hésitait pas aussi à le dire quand il n'était pas d'accord". Lui qui l'a suivi à l'antenne de M6 puis l'a découvert à la ville reste surpris de sa mort, qui a peiné Karine Le Marchand : "Mais ce suicide, je ne m'y attendais vraiment pas. Dans l'agriculture, il y a celui qui bouffe les autres, qui s'en sort, et celui qui est bouffé. Peut-être que c'est ça, peut-être que c'est autre chose. On ne sait pas."
Justement, les raisons de la disparition de Jean-Claude Joly – qui avait fait une réapparition dans les journaux en 2016 lorsqu'il avait été condamné pour violences conjugales après avoir donné un coup de pied à sa compagne – restent mystérieuses. Il n'avait, semble-t-il, fait part d'aucun mal-être à personne. Un couple de voisins qui le croisait de temps à autre ne souhaite pas faire d'hypothèses, "pour ne pas dire de bêtises, car on n'en sait rien". Toutefois, ils prennent la peine d'évoquer le dur quotidien des agriculteurs : "Aller trouver l'âme soeur avec nos trains de vie, c'est pas facile. Les éleveurs doivent nourrir leurs bêtes matins et soirs, pas comme les céréaliers. On n'a pas de place pour une vie privée." De leur côté, ils n'ont pas pris de vacances cette année et "c'est parfois difficile"... "Mais bien sûr, on ne dit pas que c'est pour ça qu'il s'est suicidé", tiennent-ils à nuancer. Le mystère reste donc entier.