C'est une partie de notre histoire qui s'envole avec elle. Juliette Gréco représentait une époque, une manière d'écrire, une ère où la poésie et la musique se mêlaient sans aucune gêne. Elle était aussi le flambeau de la modernité : sans aucun mal, elle jonglait avec les vers de Jacques Prévert, de Boris Vian, les rimes de Serge Gainsbourg et les slams percutants d'Abd Al Malik. Mais à 93 ans, la belle artiste a tiré sa révérence. Elle a rejoint le petit oiseau, que son petit poisson rêvait tant de croiser là-haut dans le ciel.
Un trou immense perce le coeur du peuple français. Pour la scène musicale tricolore, cette disparition est une tragédie. Sur les réseaux sociaux, chacun y est allé de son commentaire, de son souvenir, de sa nostalgie : Carla Bruni, Emmanuel Macron, Jean-Pierre Foucault, François Hollande, Nikos Aliagas, Bernard Montiel, Lââm, Valérie Trierweiler ont tous rendu hommage à la chanteuse. Le soir de sa mort, Stéphane Bern la pleurait "avec sincérité". "Juliette Gréco s'en est allée et Saint-Germain-les-Prés pleure sa muse, regrette Line Renaud de son côté. Elle était une femme infiniment libre, la diseuse des poètes. Je pense très fort à elle ce soir."
Sa vie fut hors du commun
La rentrée commence mal. "Un mois pourri pour nous tous", dénonce Sheila, endeuillée par ce décès. Née à Montpellier en 1927, Juliette Gréco s'est éteinte le 23 septembre 2020 "entourée des siens dans sa tant aimée maison de Ramatuelle, annonçait l'AFP. Sa vie fut hors du commun. Elle faisait rayonner la chanson française". Une pensée tendre pour adoucir cette épreuve, la chanteuse rejoint l'homme de sa vie décédé en 2018, le musicien Gérard Jouannest, entre autres l'accompagnateur de Jacques Brel. "Leur amour était vraiment joli à regarder, se souvenait Olivia Ruiz dans les colonnes du Parisien. Je me souviens qu'elle n'enterrait jamais ses potes, qu'elle n'allait jamais les voir au cimetière. Elle ne voulait pas réaliser qu'ils étaient partis." Adieu, Jolie môme...