Le compositeur Pierre Henry, dont le nom ne parle pas forcément au grand public, est mort dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 juillet 2017, a 89 ans, a annoncé son entourage à l'AFP. On lui devait notamment Messe pour le temps présent. Jean-Michel Jarre a fait part de sa tristesse.
Pierre Henry était l'un des pères de la musique électroacoustique qui a en partie inspiré le mouvement électro. "Il est décédé cette nuit. Il allait fêter ses 90 ans", a annoncé Isabelle Warnier, son assistante et proche de la famille. Ancien élève du conservatoire, son nom reste attaché à la "musique concrète" (bruits ou sons enregistrés) fondée par Pierre Schaeffer (1910-1995), à laquelle se rattachent la plupart de ses oeuvres toutes numérisées et conservées par la Bibliothèque nationale de France, une première pour un compositeur.
Sa musique se voulait "métaphysique et humaine" et il avait inspiré de nombreux chorégraphes, comme George Balanchine, Merce Cunningham ou Maguy Marin. Mais sa plus féconde collaboration se nouera avec le chorégraphe Maurice Béjart, pour qui il a composé une quinzaine d'oeuvres, dont Messe pour le temps présent, ballet créé en 1967 au Festival d'Avignon. Parfois considéré comme le "grand-père de la techno", Pierre Henry préférait se définir, sans modestie, comme le "père de la musique moderne".
À l'annonce de la mort du compositeur, Jean-Michel Jarre n'a pas caché sa peine et salué son confrère. "Pierre Henry faisait partie avec Pierre Schaeffer et Stockhausen des grands défricheurs sonores du XXe siècle qui ont changé la manière de concevoir la musique. (...) La manière d'expérimenter le son de façon poétique et intuitive était unique chez Pierre Henry. Ce n'était pas seulement un musicien, un chercheur mais aussi un poète. Toute sa vie, il a établi une fusion entre l'expérimentation et la poésie", a-t-il déclaré.
Thomas Montet