New York a Lady Gaga ; à leur tour, les Anglais sont en quête de leur diva déglinguée de l'électropop choc. Ils s'entichent de Jessie J, turbulente et outrancière, ils en crèvent pour Natalia Kills, glamour à mourir et tueuse prédestinée de charts.
Un métissage uruguayo-jamaïcain assassin, une mythologie personnelle (une enfance sulfureuse à la American Gangster, paraît-il) taillée sur mesure pour une future flingueuse de showbizz, une carrière précoce à l'écran après avoir rallié Londres à 14 ans pour y suivre des cours de comédie, un talent inné pour le placement produit (plusieurs des chansons qu'elle a écrites parallèlement à ses performances télé et radio se sont retrouvées dans des bandes originales), un don pour faire le buzz qui en a fait la coqueluche de Perez Hilton et de Will.i.am : Natalia Kills est clairement armée pour réussir son éclosion en tant que chanteuse-performeuse, officiellement amorcée en 2003 sous l'égide d'un label (qui a péréclité depuis) qui lui a permis de sortir le single Don't play nice en mars 2005.
Prompte à se montrer avide de liberté artistique et de total contrôle sur la création (ça ne vous rappelle pas un peu une certaine entrepreneuse de la Haus of Gaga ?), l'Anglaise aujourd'hui âgée de 24 ans cartonnait il y a quelques années sur MySpace avec deux démos, Shopaholic et Swaggeriffic, qui signalaient déjà son goût très prononcé pour les jeux de mots. Will.i.am, la machine à tubes des Black Eyed Peas, qui adore contribuer à faire exploser les nouvelles bombes (cf. Nicki Minaj ou Cheryl Cole), l'attire alors chez Interscope/Cherrytree Records (Lady Gaga, Robyn, La Roux...).
Après un EP auto-produit convaincant (Wommanequin), elle y fixe son pseudo et y développe sa "pop ténébreuse", qu'on découvre en 2009 avec le titre Zombie, épais, maîtrisé, collant et envoûtant, bien aidé par un clip sans excentricité inutile (n'est-ce pas, Jessie J ?). Un morceau qui annonçait la venue de son premier album : baptisé Perfectionnist, ce concept album paraîtra en France au printemps, appuyé par le single Mirrors, qui, lui, est déjà en clubs et sera en radios dès le 8 mars. On y retrouve l'atmosphère dark qui sied à Natalia en même temps qu'une griffe musicale (densité analogique, ligne mélodique) qui rappelle immanquablement les premiers tubes issus de The Fame, de Lady Gaga.
Autre similitude avec la New-Yorkaise capable de tout, Natalia Kills, dans le sillage du clip sexy, arty, mystique et esthétique de Mirrors, accorde une importance de premier plan à la vidéo, comme une des dimensions de son projet discographique : elle a ainsi produit une mini-série (Love Kills xx - deuxième saison en approche) ainsi qu'un film (The Exhibition) dont l'album doit fonctionner comme la bande originale.
Un programme alléchant, à l'image de la demoiselle, qui s'est aguerrie à la scène en effectuant les premières parties de Kelis et Robyn, et qu'on découvrira dans quelques heures dans le nouveau clip de Far East Movement, 2 is better.Outre les clips de Zombie et Mirrors, la vidéo de Will.i.am transi d'admiration pour son amie "Nat" et celle de la superbe Natalia se présentant au public français, à regarder dans notre player, découvrez sur le site français officiel de l'artiste tout son univers, son concours en forme d'appel à la créativité, ses webisodes...
G.J.