Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate Les Républicains battue dimanche 18 juin au second tour des élections législatives, se souviendra longtemps de sa difficile campagne. Agressée sur un marché, elle a été brièvement hospitalisée après avoir perdu connaissance. Son agresseur présumé a été arrêté mais il l'accuse aujourd'hui d'avoir grossi la vérité sur ce qui s'est passé.
NKM a alors brandi les tracts près du visage de mon client
Vincent Debraize, l'agresseur présumé de NKM, qui est lui-même élu comme maire sans-étiquette de Champignolles dans l'Eure, s'était présenté à la police pour répondre à une convocation après le dépôt de plainte fait au nom de la candidate. Âgé de 55 ans, il a passé 48 heures en garde à vue avant d'être jugé en comparution immédiate lundi 19 juin au palais de justice de Paris. Il lui est reproché des "violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours sur personne chargée d'une mission de Service public" et "outrage". Ce dernier a demandé un délai pour préparer sa défense et a été placé sous contrôle judiciaire d'ici à sa prochaine comparution, le 11 juillet.
Toutefois, lors de l'audience, Vincent Debraize a donné sa version des faits et, selon le magazine Marianne, il a accusé NKM de "simulation". "Mon client a vu NKM sourire au moment de sa chute", affirme même l'un de ses avocats, Me Antoine Lachenaud. L'avocat ajoute : "Mon client faisait ses courses comme tout un chacun quand une discussion animée a éclaté avec l'équipe de campagne de NKM. L'intéressée est alors arrivée et a voulu dialoguer à son tour. Le ton est monté et NKM a alors brandi les tracts près du visage de mon client, de manière extrêmement rapprochée."
Elle fait un pas ou deux en arrière et elle s'effondre
L'accusé a été en partie soutenu par un photographe de l'AFP présent sur place et qui a témoigné à l'audience. "Un moment donné, NKM a pris les tracts qu'elle avait en main et elle les a montrés au niveau de son visage. (...) Lui les saisit, il prend les tracts de la main de NKM et fait un revers de la main avec les tracts vers le visage de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle, à ce moment-là, met sa main devant son visage pour se protéger et les tracts heurtant sa main de manière assez violente, elle reçoit sa propre main dans sa figure. Suite à quoi, elle fait un pas ou deux en arrière et elle s'effondre. Et l'agresseur a bien vu qu'elle était tombée par terre (...) et il s'en va sans courir, en marchant", a-t-il relaté. L'avocat de Vincent Debraize affirme qu'il a fui les lieux car trois hommes auraient menacé de s'en prendre à lui physiquement en représailles.
Quant aux insultes échangées, Vincent Debraize "reconnaît avoir dit 'bobo de droite' mais pas 'bobo de merde', pour nous, il n'y a pas d'insultes", estime Me Antoine Lachenaud. Son client accuse en revanche NKM de l'avoir "provoqué" en lui "chuchotant dégage connard". Vincent Debraize "n'exclut pas de porter plainte", selon son conseil, car il aurait "été coursé et menacé par trois individus" dans le métro, dont l'un aurait "arraché sa chemise".
Thomas Montet