Aux Etats-Unis, c'est play-off time en NBA. Les phases finales de la prestigieuse ligue de basket nord-américaine ont débuté, et chaque match peut sonner le glas des espoirs d'un titre. Dans les vestiaires, on se motive comme on peut, comme dans celui des Trail Blazers de Portland, où des inscriptions jouent les sources d'inspiration. Parmi elles, "on ne perd pas contre les Espagnols", signé Nicolas Batum... De quoi provoquer un début de polémique rapidement étouffé.
Rivalité et motivation
On le sait, l'équipe de France et celle d'Espagne se détestent cordialement lorsque vient le temps des compétitions internationales, tant les voisins ibériques ont souvent barré la route des Bleus lors des grandes échéances, à coup de matchs physiques et hachés. Nicolas Batum, auteur d'un très vilain geste sur Juan Carlos Navarro lors de la défaite en quart de finale des JO de Londres (66-59), aurait-il transposé cette rivalité en NBA ?
Lundi 20 avril dernier, les Blazers disputaient leur premier match des play-offs face aux Grizzlies de Memphis. Dans les rangs des ours, Marc Gasol, probablement ce qui se fait de mieux au monde au poste de pivot, et pierre angulaire de la Roja, la sélection nationale espagnole. Alors au moment d'inscrire sur une liste les raisons de se motiver pour aller chercher la victoire face aux Grizzlies, Nicolas Batum écrit : "On ne perd pas contre les Espagnols."
Petite amie espagnole
Cette petite phrase, affichée dans le vestiaire au milieu des plus communs "jouer dur", "rester soudés" ou "nous sommes RIP City", a bien évidemment été vue par les journalistes qui ont accès au vestiaire avant et après le match, et a provoqué un début de polémique, qui a poussé "Batman" à s'excuser et se justifier dans les médias, avançant que la rivalité exacerbée entre les deux meilleures équipes d'Europe expliquait tout autant son message que le profond respect qu'il a pour l'Espagne et Marc Gasol. Sans oublier l'argument imparable de... la petite amie espagnole. "Ces blagues, on se les fait tout le temps entre joueurs. Je ne pense pas que Marc en fera une affaire, Français et Espagnols se disent des choses bien pires sur les terrains tous les étés. Bien sûr, je ne déteste pas les Espagnols. Ma petite amie est espagnole", a expliqué le Français ce mardi 21 avril.
Et le joueur, qui a finalement perdu ce premier match sur le parquet de Memphis (100-86), a précisé qu'il s'agissait d'une private joke avec son ancien coéquipier espagnol des Blazers Victor Claver, transféré en février dernier. Défendu par son coach Terry Stotts - "c'est le genre de chose dont on a besoin pour se motiver" - et son partenaire Damian Lillard - "c'est une histoire de rivalité entre leurs équipes nationales, ce n'était pas irrespectueux" -, Nicolas Batum a surtout vu le principal intéressé, Marc Gasol, réagir à ses propos...
"Je m'en fiche"
"Je ne sais pas d'où ça vient et je ne sais pas ce que ça veut dire. J'ai de meilleures choses sur lesquelles me concentrer que ce qu'ils écrivent sur un mur. Ils ont eu quelques joueurs espagnols par le passé. Je ne sais pas, et je m'en fiche", a confié le pivot espagnol après une séance d'entraînement. Pivot à qui il a été demandé une nouvelle fois de donner son sentiment sur cette histoire mardi dernier. "Je n'en pense rien, a-t-il répété. Et si je n'en pense rien, je n'attends pas de vous (les médias, ndlr) que vous en pensiez quelque chose. Si je ne me trompe pas, aucun de vous n'est espagnol. J'espère donc que personne n'est dérangé par ça."
On attend vite le deuxième match entre les deux équipes ce mercredi 22 avril...