Hier, mercredi 13 avril, une nuée de journalistes a pu assister à la nouvelle la plus attendue de la semaine dans l'enceinte de la salle des fêtes de Sevran (Seine-Saint-Denis). Car c'est dans cette ville que Nicolas Hulot a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2012. S'il avait rebroussé chemin en 2007, cette fois-ci, Hulot a finalement sauté le pas. Depuis, cet autre Nicolas fait la une. L'heure n'est plus aux cascades d'eau grandeur nature et Nicolas posant pour la promo d'Ushuaïa en couverture des magazines télé, mais un Hulot faisant fièrement son entrée dans le monde politique...
A cette occasion, la seule et unique biographie de Nicolas Hulot, Sain Nicolas, écrite par la journaliste Bérangère Bonte, sortie en mai 2010, retrouvera sa place en librairie dès le 28 avril. Ce livre sera vendu avec un bandeau spécialement imprimé pour l'occasion. Cette biographie revient sur une face cachée de ce Monsieur environnement du petit écran aujourd'hui candidat aux présidentielles de 2012. Un portrait mystérieux sur lequel Le Monde Magazine du vendredi 8 avril a décidé de revenir.
Avant de devenir l'Indiana Jones vert de TF1, Nicolas Hulot était paparazzo. En effet, comme le relate Le Monde Magazine, le journaliste a débuté sa carrière comme photographe, se planquant en paparazzo sous les fenêtres du baron Empain. C'est une des raisons pour lesquelles Hulot se méfie aujourd'hui de la curiosité humaine comme du choléra et protège sa vie privée comme personne. Ça c'est bien une révélation étonnante ! Il continuera la profession de photographe "sérieux" encore quelque temps, pour le compte de l'agence Sipa, dont le créateur, le mythique grand reporter Göksin Sipahioglu, était son mentor.
Séducteur. C'est un adjectif qui revient souvent dans les lignes de Sain Nicolas. Loin d'être un Saint, ce Nicolas-là est un homme à femmes. Dépeint comme un véritable Don Juan, il aurait eu de nombreuses conquêtes : Catherine Ceylac, Dominique Cantien, la championne d'escalade Isabelle Patissier (qu'il avait épousée, ndlr) ou encore Florence Lasserre, son actuelle épouse, avec laquelle il a eu deux fils, Nelson, 9 ans, et Titouan, 7 ans - il a également élevé comme sa propre fille Léa, la fille de Florence. A ce propos, son épouse avait même confié, concernant ses éventuels "coups de canif dans le contrat" : "Au début, je l'ai mal vécu. Maintenant, je relativise. Ou je fais l'autruche."
Séducteur et séduisant. Nicolas Hulot, homme mystérieux, mais surtout personnalité plus que populaire. Un homme qui donne envie au grand public "de le protéger, de l'entendre, et peut-être de voter pour lui". Car s'il est terriblement contrasté, aussi sûr de lui qu'angoissé, il est également en constante soif d'être aimé. Il faut dire que Nicolas Hulot a été forgé par une enfance loin d'être facile...
Le Monde Magazine revient, tout comme l'avait déjà fait Sain Nicolas, sur cette enfance difficile qu'a connue le journaliste. Nicolas est le fils de Mézan de Malartic, une mère issue des beaux quartiers, et d'Hulot, un aventurier lui-même, "fils d'un architecte dont le nom, clamé à chaque fois qu'un robinet fuyait, par le concierge de l'immeuble où vivait Jacques Tati, inspirera le personnage de M. Hulot". Il a 16 ans lorsque son père meurt d'un cancer. A peine plus vieux lorsque le soir de Noël, il retrouve le corps de son frère caché dans un tapis enroulé situé dans le fond de la cave, après que ce dernier, atteint depuis la naissance du syndrome de la Tourette, s'est suicidé, âgé de 23 ans. Une véritable tragédie.
C'est vingt ans plus tard, en 1989, que Nicolas choisit comme thérapie de dévoiler ces tragiques expériences de vie dans Les Chemins de traverse (Lattes). Depuis, il n'en n'a plus jamais parlé.
Les premières émissions d'Ushuaïa lui apportent la gloire mais aussi l'argent. Le Canard Enchaîné parle d'un salaire mensuel de 33 000 euros net pour l'animateur de TF1 pour quatre prime-times sur la Une par saison annuelle (de septembre à juin). A cela s'ajoutent les royalties sur les produits dérivés (Tous les produits déclinés sous la marque Ushuaïa, etc...) perçus par Hulot : soit un bénéfice estimé à 700 000 euros en 2006 (derniers chiffres disponibles, ndlr). Nicolas Hulot confie : "J'ai conscience que pour un mec qui gagne le smic, il y a là quelque chose d'indécent." Il assure en revanche qu'une partie de ces sommes serait versée à sa fondation, la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme (créée en 1995).
Mais hier, avec l'annonce de sa candidature aux présidentielles de 2012, l'ex-présentateur d'Ushuaïa a renoncé à ce salaire. Déclaré officiellement candidat, il est dans l'obligation de faire le tri dans ses activités, comme le rappellent nos confrères de Puremédias. Demain, vendredi 15 avril, il démissionnera de sa fondation. Aujourd'hui, il ne perçoit déjà plus d'argent de la part de TF1. "Ce sont des choses en discussion mais, à partir de maintenant, tout revenu entre TF1 et moi est interrompu, la forme juridique est en train de se définir", a ainsi expliqué l'intéressé.
Pour le moment, la chaîne n'a toujours pas communiqué concernant l'avenir de son animateur. La Une possédant de nombreuses émissions inédites toujours pas diffusées d'Ushuaïa, à savoir des heures de travail, que va-t-elle en faire ?
Le 30 avril, Nicolas Hulot soufflera ses 56 bougies. Désormais, l'heure n'est plus à sillonner les plus beaux paysages pour TF1 mais à parcourir le chemin du combattant qui mène au fauteuil de président de la République. Qui sait ? En 2006, il lançait le Pacte écologique, désormais il franchi le cap. Mais Nicolas n'a pas peur : "Si en trente ans d'aventures en tout genre je m'en tire avec un ligament croisé rompu pour une mauvaise réception en parachute, ce n'est pas juste la bonne étoile. C'est que j'écoute mes peurs. Je peux donner cinquante raisons objectives de ne pas me lancer dans la bataille présidentielle. Notamment familiales et intimes... Mais je sais que, pour faire avancer les choses, j'ai usé jusqu'à la corde la position privilégiée qui était la mienne." Ce candidat-là n'a pas dit son dernier mot et les peurs se font déjà sentir.
Car si une chose est sûre, c'est que la candidature de Nicolas Hulot, annoncée hier, dérange déjà.
Chloé Breen