L'histoire entre Nicolas Hulot et TF1 a débuté en 1987. Durant huit ans, il a présenté l'émission Ushuaïa, le magazine de l'extrême. Un programme qui lui permet d'être connu du grand public et de devenir un porte-parole de la sauvegarde de la nature. Il a aussi été aux commandes d'Ushuaïa Nature, de 1998 à 2012. Le contrat qui le liait à la chaîne a ensuite pris fin. Malgré tout, le militant écologiste de 69 ans avait toujours un lien avec TF1. Mais une affaire met fin à leur bonne entente comme le dévoile L'Informé.
Selon nos confrères, la guerre est déclarée entre TF1 et Nicolas Hulot. Ce dernier aurait attaqué son ancien employeur devant le tribunal de commerce de Nanterre. Un conflit qui concerne la marque Ushuaïa. L'histoire a débuté il y a plus de trente ans. A l'époque, l'ancien présentateur était aux commandes d' Ushuaïa, le magazine de l'extrême. Et en 1993, la chaîne alors dirigée par le regretté Patrick Le Lay concède l’exploitation commerciale de la marque à l’Oréal pour des déodorants et des gels douche. Un projet dont Nicolas Hulot n'aurait jamais eu vent. "Il n’y avait pas d’antécédent. Ça n’existait pas une émission dont le titre devienne une marque commerciale. Ça a été un peu la méthode TF1… À l’époque, ça m’a beaucoup contrarié. Ça a même donné lieu à un moment assez désagréable entre Patrick Le Lay et moi", a-t-il déjà dévoilé en interview comme le rappelle L'Informé. Et lors d'un autre entretien, il avait ajouté : "J’ai essayé de m’opposer à l’exploitation de produits dérivés sous cette marque, parce que j’avais créé un univers audiovisuel qui n’avait pas vocation à devenir une marque commerciale. Mais je n’avais pas d’arguments juridiques pour m’y opposer."
Un accord a finalement été trouvé un an plus tard. Il a été décidé que TF1 allait reverser 25 % des recettes brutes à Nicolas Hulot, ce qui lui aurait "permis d’encaisser plusieurs centaines de milliers d’euros par an, qui atterrissent dans sa société personnelle Eole Conseil". Fin 2023, ses actifs se seraient élevés à 4 millions d'euros. Mais voilà que la filiale du groupe Bouygues n'a pas souhaité reconduire le contrat à la fin de son terme l'an dernier, alors que par le passé, l'accord s'était poursuivi. Une décision dont l'ex-star de TF1 aurait été prévenu en amont (un an et demi avant plus précisément). Elle a justifié cela en lui expliquant que le texte de 1994 intéresse l’animateur "en contrepartie de l’utilisation de la notoriété apportée par Nicolas Hulot à la marque Ushuaïa". Hors selon elle, sa notoriété ne contribue plus à celle d’Ushuaia.
En désaccord avec TF1, Nicolas Hulot a rappelé à son ancien employeur que les royalties rémunèrent sa "contribution passée à la notoriété de la marque", et que le contrat doit se poursuivre "tant que les produits Ushuaïa de L’Oréal feront l’objet d’une exploitation commerciale". La première chaîne ne l'entendant pas de cette oreille, il a saisi le tribunal de commerce de Nanterre dans l'espoir d'obtenir la poursuite de l'accord. Toujours selon L'Informé, TF1 s'est défendu en expliquant qu'il n’a aucun droit sur l’exploitation du nom sans une contrepartie réelle. Ainsi, en revendiquant la notoriété de la marque, elle l'accuse d'essayer d’"usurper le droit de propriété de TF1 sur la marque".
Dans le premier jugement qui a été rendu, le tribunal de commerce estime que "TF1 ne démontre pas en quoi la société de Nicolas Hulot tenterait d’usurper la notoriété ou la propriété de la marque. Les motivations détaillées dans la lettre de résiliation de 2022 sont de toute autre nature : ancienneté du contrat, arrêt des émissions Ushuaïa sur TF1 depuis 2012, investissements consentis par TF1 pour la promotion de la marque, etc. Dans cette lettre de résiliation, aucune référence directe ou indirecte n’est faite à la validité ou à la propriété de la marque Ushuaïa." La chaîne a donc fait appel, mais a été déboutée par la cour d’appel de Versailles qui rapporte que "l’appréciation de la notoriété de M. Hulot, dont la disparation justifie selon TF1 la résiliation du contrat, est sans lien avec les droits sur la marque que la société de Nicolas Hulot ne revendique au demeurant nullement".
Mais l'affaire n'est pas terminée car TF1, sans attendre le verdict des juges, a signé avec l’Oréal le 26 septembre dernier un accord de cession de la marque pour 27,5 millions d’euros, selon les informations de l’Informé. Une fois de plus, Nicolas Hulot n'aurait pas été averti.