Soulagement chez les sarkozystes. Cinq ans après le début de l'affaire Bettencourt et quelques mois après sa mise en examen pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy est enfin lavé de tout soupçon. Faute de charges suffisantes, l'ancien président a en effet bénéficié d'un non-lieu hier, lundi 7 octobre, par le juge Gentil au parquet de Bordeaux. Une heureuse nouvelle accueillie avec joie dans les rangs de l'UMP et bien sûr par l'époux de Carla Bruni-Sarkozy.
Toujours décidé à ne pas s'exprimer publiquement, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois choisi Facebook pour réagir à l'annonce du non-lieu. Sur le réseau social, où il compte plus de 860 000 fans, l'ex-président s'est réjoui de voir que la justice venait de le "déclarer innocent" dans l'affaire Bettencourt, avant de remercier ceux qui l'ont "soutenu, aidé, [lui ont] témoigné leur confiance" et notamment sa femme Carla Bruni-Sarkozy, sa famille, ses amis, l'UMP et "notamment son président Jean-François Copé " - doit-on y voir là un adoubement ? Un tacle pour François Fillon ? - et bien sûr "les Français dont la fidélité envers et contre tout [l'a] bouleversé". L'ancien chef d'État n'a pas manqué d'envoyer quelques piques à ses adversaires et notamment aux "responsables politiques qui durant ces longs mois ont utilisé cette affaire et participé à cultiver le soupçon". "On ne gagne jamais à calomnier", ajoute-t-il.
Du côté de l'UMP, on s'est évidemment félicité de cette nouvelle. Son président Jean-François Copé s'est ainsi dit "heureux" d'un tel dénouement, Nadine Morano a parlé d'"une bonne nouvelle" qui ne l'étonnait cependant pas, tandis qu'Isabelle Balkany a assuré "partager (sa) joie avec l'UMP". "Si j'étais plus souple, je n'hésiterais pas à faire un triple salto arrière", a ajouté celle qui a immédiatement envoyé un texto à son ami Nicolas selon Le Parisien. Seul bémol, le communiqué laconique - deux lignes ! - de François Fillon qui s'est simplement déclaré "heureux" que la justice "disculpe" l'ancien président. Une déclaration peu enthousiaste pour celui qui a il y a peu rompu publiquement avec l'ex-président dans le Journal du dimanche, assumant "être en compétition" avec lui pour 2017.
S'il est le seul à bénéficier d'un non-lieu avec l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel - l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, soupçonné d'avoir reçu des fonds en liquide de Patrice de Maistre, ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt, pour la présidentielle de 2007, n'échappe pas à un renvoi devant le tribunal, sauf appel du parquet de Bordeaux -, Nicolas Sarkozy reste "impliqué" dans plusieurs affaires, comme celle des sondages de l'Élysée, de Karachi ou encore l'affaire Christine Lagarde-Bernard Tapie.
Mais désormais, l'heureux papa de la petite Giulia est libéré d'un sacré poids avec cette affaire Bettencourt. Soulagé, Nicolas Sarkozy participera à une conférence à Washington à la fin de la semaine, avant de faire, selon Le Parisien, un point après les municipales de 2014 concernant son fameux retour attendu par bon nombre de Français...