"Déprime, à quoi tu rimes ?", s'interrogeait Sylvie Vartan dans son étonnante reprise en français du Sweat Dreams d'Eurythmics. Et si l'idole des yéyés préfère "passer son chemin car plus rien ne la mine et qu'elle a les idées clean", Raphaël Mezrahi, lui, fait face à cette déprime, il l'assume, l'embrasse... Il lui fait sa fête. Pour la troisième année consécutive, sa Nuit de la déprime a fait le plein. L'humoriste et comédien était entouré de nombreux artistes, dont les délicieuses Nolwenn Leroy, Julie Zenatti et Arielle Dombasle, lundi soir aux Folies Bergère.
"À quoi sert de courir après le bonheur quand la déprime est à portée de main ?", peut-on lire sur l'affiche de cette troisième édition de la Nuit de la déprime. Sur scène, Raphaël Mezrahi convie les artistes à interpréter les titres les plus plombants de leur répertoire. Déprimons ensemble, mais avec le sourire, en témoignent les photos de la soirée où la ravissante Nolwenn Leroy est ravie de partager la scène avec Pierre Perret, où une Arielle Dombasle plus diva que diva offre une entrée digne d'une icône de cinéma... En jean et petit pull gris, Julie Zenatti joue la carte confort car on devait être ce soir-là aux Folies Bergère comme chez soi. L'année dernière, Mezrahi n'avait-il pas fait distribuer des paires de charentaises à ses spectateurs, pour que tout le monde soit bien à l'aise ?
Sous la direction du prestigieux Yvan Cassar (complice des tournées de Johnny Hallyday et Mylène Farmer), de nombreux artistes se sont donc succédé sur scène. Bénabar, Louis Chedid, Jean-Luc Lahaye, Alice Dona, Grégoire, Nicoletta, l'étonnante Natalie Dessay et le trop rare Christophe ont répondu à l'invitation de Raphaël Mezrahi. Il pouvait également compter sur le mauvais esprit et l'amitié de Laurent Baffie (rien ne vaut un bon copain, même déprimé, en cas de coup de mou), de l'humoriste jeune papa Arnaud Tsamere (protégé de Mezrahi) et de l'imitateur Michaël Gregorio. Les frères Igor et Grichka Bogdanov étaient de nouveau présents cette année. Christopher Stills, qui accompagne en ce moment sa maman Véronique Sanson pour son grand retour à l'Olympia, a également passé une tête.
Dans Libération, qui lui consacrait son grand portrait lundi, Mezrahi explique être un dingue de musique : "J'ai plusieurs dizaines de milliers d'albums chez moi." Pour la première fois, cette Nuit de la déprime a été diffusée en direct sur une chaîne du câble. Depuis hier soir et jusqu'au 12 février, Mezrahi a pris les commandes du canal 16 sur Numéricable avec sa chaîne éphémère. On peut y découvrir ses spectacles (jamais diffusés à la télévision), de nombreux documentaires sur Gainsbourg, Dalí et Gaudí, et des films de Lelouch ou Mocky. "Je voudrais monter l'équivalent de FIP en télé, expliquait-il à Libé. C'est-à-dire avec une programmation mais pas de grille de programmes. Une chaîne interdite aux émissions de cuisine, de relooking, d'ameublement, bref toutes les conneries du moment."