Le temps des adieux a sonné. Hier, lundi 11 janvier, les proches du créateur André Courrèges étaient réunis à Pau pour les obsèques de cette grande figure de la mode.
Mort le 8 janvier à l'âge de 92 ans à son domicile de Neuilly-Sur-Seine, André Courrèges était atteint de la maladie de Parkinson depuis plus de trente ans. Réunis autour du cercueil, la famille et les amis de ce grand visionnaire ont pu lui rendre un dernier hommage dans l'intimité et dans sa ville natale - là où il avait installé son usine.
Des obsèques très émouvantes et originales, menées par Coqueline, son épouse, habillée de blanc, couleur chère à son défunt époux, comme le rapport le site larepubliquedespyrennees.fr.
François Bayrou, maire de Pau, mais aussi Frédéric Torloting et Jacques Bungert, nouveaux propriétaires de la maison (cédée en 2011), étaient présents tout comme Marie, l'unique enfant du couple, ainsi que les cousins et les tantes de celui qui reste l'inventeur de la mini-jupe.
"C'était un gars très bien, un ingénieur et un joueur de pelote. Il a mené une vie de travail et de sport. Il s'est éteint par impossibilité de la machine à continuer de vivre. Il était catholique. Bénissez-lui ses péchés et ses bonnes actions. C'était un grand bonhomme !", a déclaré son épouse, non sans se faire remarquer.
Car d'après l'AFP, la cérémonie était placée sous le signe de l'anticonformisme. Vêtue d'un pantalon, d'une veste et de bottes de couleur blanche "Courrèges", deux anémones rouge à la main, coupant la parole aux deux prêtres qui dirigeaient la cérémonie, Coqueline a déclaré face au cercueil de son mari: "C'était un grand bonhomme, mais c'était un emmerdeur. C'est pour cela qu'il est arrivé à faire ce qu'il a fait." Puis, elle a poursuivi dans un élan de spontanéité.
"André est dans la lumière" a déclaré ainsi l'un de deux prêtres. Des propos qui ont trouvé réponse immédiate dans la bouche de Coqueline : "On ne le sait pas, l'a interrompu Coqueline. Il ne peut pas nous envoyer un texto." !
Avant la cérémonie, tous les amis et la famille d'André Courrèges ont célébré dans le couturier "un libérateur, un créateur." "Et aussi un homme bon, attentionné. Il laisse un grand vide", a ajouté Anne-Marie, 65 ans, ancienne "patronne piqueuse" du grand couturier à Pau.
"Il sentait l'air du temps. C'était un génie. Il nous disait 'restez libres, indépendants. Il faut être gai, avoir le sourire'. C'est l'héritage que je garde de lui", a dit à l'AFP sa nièce, Perrine Durandeau.
Il reposera tout près de ses parents. Le 9 mars, date de son anniversaire, la ville de Pau lui rendra un dernier hommage.