Hasard et coïncidence du calendrier politique, c'est à quelques heures du dénouement d'un débat houleux sur la prostitution à l'Assemblée, où son spectre a parfois plané (quand, notamment, certains parlementaires ont pointé la question des désirs féminins), que Lucien Neuwirth a gagné sa dernière demeure.
Figure de la Résistance et gaulliste historique, Lucien Neuwirth, décédé à l'âge de 89 ans, était connu comme le "père" de la pilule contraceptive : en 1967, il avait marqué son temps et celui à venir en faisant voter une loi autorisant les contraceptifs, une première en France.
Les obsèques de l'ancien sénateur RPR de la Loire, dont le président François Hollande avait salué la capacité à "s'affranchir de tous les conservatismes" suite à l'annonce de sa mort, se sont déroulées vendredi 29 novembre 2013 en l'église Saint-François-de-Sales, dans le 17e arrondissement de Paris, en présence d'un certain nombre de personnalités politiques rassemblées autour de sa veuve Sophie Huet, journaliste parlementaire au Figaro, et ses proches.
Porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem faisait partie du cortège funèbre, à l'instar de son consoeur Marisol Touraine, ministre de la Santé, dont la présence témoignait en soi de la contribution importante du défunt à la société moderne.
Charles Pasqua, Gérard Larcher, Patrick Ollier, Antoine Rufenacht, Bernard Debré, Roger-Gérard Schwartzenberg, Michel Roussin, Jean-François Legaret et Paul-Marie Coûteaux ont également assisté à la messe, conduite par le père Pascal Gollnisch. Lequel, en dépit de la position discordante de son Eglise sur ce sujet, n'a "pas esquivé la question" du combat de Lucien Neuwirth en faveur de la pilule contraceptive, estimant que "ce ne serait pas digne de lui".
Lucien Neuwirth doit être inhumé lundi dans le département de la Loire, pour reposer dans le caveau familial du cimetière de Crêt de Roch, après une messe dans la cathédrale Saint-Charles de Saint-Etienne.