L'ex-ministre du Travail Olivier Dussopt, jugé pour des soupçons de favoritisme, vient d'être relaxé. Blanchi par la justice mercredi 17 janvier, une semaine tout juste après avoir été évincé du gouvernement où il avait siégé durant six ans, rapporte l'AFP. Le tribunal correctionnel de Paris a ainsi rejeté toutes les charges qui pesaient sur l'ancien ministre soupçonné de favoritisme dans l'attribution du marché public de l'eau en 2009 lorsqu'il était maire d'Annonay (Ardèche).
Le tribunal a jugé que M. Dussopt n'a fourni "aucune information privilégié" au groupe de fourniture et de traitement de l'eau Saur lors d'un appel d'offres dans sa commune. Une décision qui réjouit l'ancien ministre de 45 ans, nommé au gouvernement par Emmanuel Macron en 2017, et finalement débarqué lors du dernier remaniement. Dans une déclaration transmise à l'AFP, Olivier Dussopt s'est dit "heureux que son innocence soit reconnue et que justice lui ait été rendue".
"La justice lui a rendu son honneur, il est très heureux", a dit Me Holleaux à l'issue de l'audience. Georges Holleaux, son avocat, n'était pas présent au moment de l'audience, car il était souffrant et alité, apprend-on. Ex-directeur général de la Saur (Société d'aménagement urbain et rural), Olivier Brousse, qui était poursuivi pour complicité de favoritisme a également été lui aussi relaxé. Quant à la société, elle a été blanchie. Un coup dur pour le Parquet national financier (PNF) qui avait lancé les poursuites contre l'ancien ministre du Travail.
En novembre, le Parquet national financier avait requis à l'encontre d'Olivier Dussopt une peine de 10 mois de prison avec sursis assortie de 15.000 € d'amende pour des faits qualifiés de favoritisme. Selon l'accusation, l'ancien maire d'Annonay avait manoeuvré pour que le marché de l'eau de sa commune (5,6 millions d'euros) échoie à la Saur. Il aurait fait modifier les conditions de l'appel d'offres afin de pousser le dossier du groupe bien que celui-ci ne soit pas le moins-disant financier. Des accusations rejetées par le tribunal, tranchant que les critères d'évaluation de l'appel d'offres étaient "conformes au code des marchés publics".