"Wadjda [sorti le 6 février en France] va représenter l'Arabie saoudite pour l'Oscar du meilleur film étranger, ce qui constitue une première pour le royaume", a déclaré Sultan Al-Bazie, directeur du comité officiel de sélection et chef de l'Association saoudienne pour les Arts et la Culture. Il a souligné que cette décision avait été prise "après les succès remportés par ce film et sa réalisatrice dans plusieurs festivals internationaux". Wadjda a en effet été acclamé dans le monde entier, obtenant le prix du meilleur long métrage arabe au festival du film de Dubaï, le Prix France Culture Cinéma au Festival de Cannes, sans compter les applaudissements chaleureux qu'il a reçus lors de la Mostra de Venise.
Wadjda, c'est une fille de 12 ans, habitant dans une banlieue de Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite. Bien qu'elle grandisse dans un milieu conservateur, c'est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d'une chose : s'acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.
Le tournage n'a pas été aisé pour Haifaa Al-Mansour, 38 ans, diplômée de l'Université américaine du Caire et de l'Université de Sydney, qui a mis en scène un film dans un pays où les femmes ont l'obligation d'être voilées, n'ont pas le droit de conduire et doivent être accompagnées d'un homme de leur famille pour se déplacer. La réalisatrice a dû tourner dans une camionnette, à l'abri des regards, et diriger à l'aide d'un talkie-walkie les acteurs, dont la jeune Waad Mohammed, qui incarne Wadjda et a obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine au festival de Dubaï, rappelle l'AFP.
La 86e cérémonie des Oscars se tiendra le 2 mars 2014 et sera présentée par Ellen DeGeneres.