La cour d'appel de Paris a autorisé mercredi 12 février 2020 la mise en liberté pour raisons de santé du maire de Levallois-Perret Patrick Balkany, 71 ans, incarcéré depuis le 13 septembre 2019 suite à ses condamnations pour fraude fiscale puis pour blanchiment aggravé.
La cour, au vu d'une alarmante expertise médicale datée du 5 février, a constaté l'état de santé "dégradé" de Patrick Balkany et considère qu'elle "est difficilement compatible avec la détention". Cette expertise a relevé une "dégradation manifeste de l'état général" et un "état dépressif marqué". Atteint d'une grave pathologie, l'ancien maire de Levallois aurait perdu "près de 30 kg en cinq mois" selon sa famille.
"J'aurais préféré que mon client pèse encore 100 kg, qu'il soit dans le box", a déclaré son avocat Romain Dieudonné. Il a appelé mercredi la cour à rendre une décision "adaptée" à l'état de santé d'un homme qui a "déjà un genou à terre" et qui "ne se représentera pas aux élections municipales de mars".
Hier, mardi 11 février, l'accusation a requis prison ferme et inéligibilité contre Isabelle et Patrick Balkany, mais pas l'incarcération immédiate du maire. Affaibli, Patrick Balkany n'avait assisté qu'au premier jour de son procès en appel pour fraude et était absent toute l'audience d'appel consacrée au blanchiment.
Les Balkany sont soupçonnés d'avoir dissimulé 13 millions d'euros d'avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse à Saint-Martin et Dar Guycy à Marrakech. En première instance, le tribunal avait condamné Patrick Balkany à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé, avec incarcération immédiate, et son épouse à quatre ans d'emprisonnement. À cela s'étaient ajoutés des peines de prison ferme pour fraude fiscale : quatre ans pour lui et trois ans pour elle.
La cour "libère" donc le maire de Levallois et lui impose un contrôle judiciaire léger, sans caution, dans le dossier de fraude fiscale comme de blanchiment, ce mercredi.