C'est un grand reporter qui s'était éteint quelques mois seulement après son 50e anniversaire, à la fin de l'année 2002. Patrick Bourrat, ancien présentateur du JT et grand reporter pour TF1 originaire de Tunisie, a perdu la vie dans un tragique accident alors qu'il était de mission au Koweït pour suivre les troupes américaines durant leur entraînement, avant d'attaquer l'Irak. A l'approche d'un char de combat, celui qui avait également couvert la chute du mur de Berlin et la Guerre du Golfe au début des années 90 (lui valant même d'être fait prisonnier durant l'opération Desert Storm !) se positionne pour protéger le cameraman Bernard Garni et du preneur de son Elie Bonnet.
Il se fait alors renverser par l'engin à la place de ses confrères et est projeté cinq mètres plus loin sur des barbelés et décède des suites de ses graves blessures au niveau de la rate et du rein. Robert Namias, directeur de l'information, avait réagi à cette nouvelle dévastatrice pour ses proches et collègues : "Informer le plus honnêtement possible sur une situation de crise exige du journaliste qu'il aille au charbon. Non pas pour jouer au héros, voire au baroudeur, mais tout simplement par devoir d'informer". Et d'ajouter : "Toujours disponible pour les autres et pour les événements, il faisait à 50 ans son métier comme il le faisait à 30 ans. La mort a interrompu son parcours, mais, pour nous, Patrick ne mourra jamais."
Ton courage et ton professionnalisme auront fait honneur à ce métier
En 2019, Robert Namias avait également pris la plume sur X (anciennement Twitter) pour saluer sa mémoire, dix-sept ans après le drame. "Tu étais l'un des nôtres. Et pour moi tu l'es encore. Plus que jamais. Ton courage et ton professionnalisme auront fait honneur à ce métier. Je pense à toi."
Une dizaine d'années avant sa tragique disparition, Patrick Bourrat avait déjà été blessé à Moscou, en Russie, où il était correspondant : il avait été touché par balle à l'avant-bras lors de l'assaut des forces de l'ordre contre la tour de télévision d'Ostankino en 1993. S'il s'en était sorti avec une raideur à la main, le caméraman Yvan Skopan péri dans l'incident.