L'aventure Top Chef 2021, c'est terminé pour Pauline Séné. La jeune femme a passé six semaines de rêve au sein de la compétition, au côté de Paul Pairet, son chef de brigade, avant d'être éliminée lors de l'épisode diffusé mercredi 17 mars 2021 sur M6. En exclusivité pour Purepeople.com, l'ancienne camarade de Baptiste dans l'équipe violette se livre sur son expérience. Son élimination, son mini malaise en pleine épreuve, la place des femmes dans le milieu culinaire... Pauline dit tout.
Qu'avez-vous ressenti lors de votre élimination ?
Beaucoup de tristesse. J'étais triste de quitter le concours, mais j'ai aussi ressenti un certain soulagement. Je me suis dit : "La pression, le stress, c'est fini !" Je suis honnête, j'ai eu un mélange de ces deux sentiments. Aussi, je me suis dit que j'étais la première fille éliminée... Ça a été ma plus grosse déception.
Paul Pairet a trouvé votre bouchée "un peu trop puissante, un peu trop sur le sel, sur l'iode". Comprenez-vous ces critiques ?
J'ai goûté ma bouchée, je la trouvais très bonne. Après, moi je la voulais comme ça. Les goûts, c'est tellement subjectif. Je peux comprendre les critiques du chef Paul Pairet, mais moi personnellement j'ai aimé ma bouchée et je n'ai pas du tout de regret sur ce que j'ai fait. Ça s'est joué à une bouchée... C'est un peu con de partir sur ça car ça ne montre pas forcément tout ce qu'on peut faire.
Lors de l'épreuve du mode de cuisson révolutionnaire avec Angel Leon, Paul Pairet et même les autres chefs vous reprochent de "trop en faire". Comment le prenez-vous ?
Je le prends justement, pour le coup c'est totalement justifié. Dans les épreuves comme ça je veux trop en faire et du coup je me perds, je perds l'essentiel de ce que je veux donner. Je perds aussi du temps et de l'énergie. J'en ai parlé avec Paul Pairet : à force de vouloir trop en faire, on s'y perd. Cette critique est totalement assimilée. Mais d'habitude je fais moins. Là je voulais trop prouver pendant le concours. Dans ma cuisine en général, quand je crée quelque chose, je vais plus à l'essentiel. Là dans Top Chef, je voulais étaler tout ce que je sais faire, toujours ajouter des choses...
Lors de sa dernière chance, Pierre s'est "fracassé le front". Durant d'autres saisons, des candidats se sont blessés en off. Cela vous est-il arrivé en off ?
Je n'ai pas été blessée durant l'aventure. Par contre avant d'aller sur le plateau pour présenter ma cuisson instantanée, j'ai vraiment perdu mes moyens. J'ai fait à moitié un malaise. J'étais tellement stressée... Mais à part ça, il n'y a pas eu de blessé !
Quel a été le meilleur moment de l'aventure ?
La première épreuve à trois sur la pomme de terre, on a gagné. On avait vraiment passé un bon moment, c'était hors du temps et un peu bizarre, il n'y avait pas la pression de Top Chef... J'ai aussi adoré l'épreuve de la salade avec Baptiste, on a fait quelque chose de beau et de bon. Et j'ajoute même l'épreuve du soufflé ! C'était un bon moment malgré le fait que j'ai tout raté. C'était très dur car j'avais honte de ce que j'avais fait. Mais j'ai eu l'occasion d'échanger et de partager avec Pierre Gagnaire, un grand homme que j'aime beaucoup. Ça a été très touchant, j'avais adoré ce moment.
Quel a été le moment le plus compliqué ?
Ma cuisson instantanée a été le pire moment, sans hésitation ! Je ne croyais pas du tout en ce que je faisais. J'ai commencé l'épreuve en me disant que j'allais perdre... Et quand ça commence comme ça, on sait que ça ne peut que mal finir. C'était une sale lancée pour moi.
Quels sont vos rapports avec le chef Pairet aujourd'hui ?
Aujourd'hui, je n'ai aucun rapport avec le chef Pairet. Nous n'avons pas gardé contact ni rien. Nous avons vécu une belle aventure durant le tournage, mais ça s'arrête là. Si un jour j'ai besoin de lui, je reprendrai contact avec lui et j'espère qu'il saura m'écouter, être présent.
Dans Top Chef comme au quotidien, il y a peu de femmes en cuisine. Comment le vivez-vous ?
En fait, être une femme en cuisine est fatigant parce qu'on a toujours plus à prouver. J'ai l'impression qu'on doit être un peu plus dure qu'un homme. Lui, ce sera un chef naturellement. Moi, on peut me considérer comme "chiante". Ça vient très vite à la bouche des hommes, qui ne diraient pas ça d'un chef homme. Il faut savoir aussi être un peu plus fermée, ne pas mélanger le pro avec le personnel, ne pas être trop dans l'affectif tout en restant à l'écoute... Dans Top Chef, on était quatre femmes sur quinze candidats. Je trouve que ça reste assez représentatif du métier aujourd'hui. On n'est pas beaucoup mais on fait notre place, petit à petit les mentalités évoluent.
Alexia Duchêne, ex-candidate de Top Chef, avait dénoncé le harcèlement sexuel, voire pire en cuisine. Qu'en pensez-vous ?
Je pense que j'ai su mettre beaucoup de distance et ne jamais être emmerdée. J'ai déjà été emmerdée, mais ça reste des cons. Il faut dire stop ! Et puis, pour moi, ça n'a jamais été plus loin, ça ne m'a jamais trop impactée. J'ai toujours su passer au-dessus. Et être bien entourée est important, être avec une majorité de personnes intelligentes. Malheureusement le harcèlement sexuel existe bel et bien en cuisine, mais je pense que ça reste une minorité.
Comment avez-vous vécu cette première expérience télévisée ?
C'est très stressant d'avoir une caméra et un journaliste devant tout. Il faut cuisiner en parlant sans cesse. L'exercice des interviews, c'est un réel métier qui n'est pas le nôtre. Au début, c'était compliqué. Mais je me suis prêtée plutôt facilement à l'expérience, je pense que j'ai été une bonne cliente. Après, ça reste quand même un rouleau compresseur, une grosse machine. On est fatigué, parfois on craque... Mais c'était hyper intéressant. Je suis contente d'avoir découvert l'envers du décor. En regardant la télévision, on n'imagine pas tout ce qu'il y a derrière.
Qu'ont pensé vos proches de votre passage télé ?
Mes proches m'ont tous reconnue. Ils ont retrouvé mon humour. Après, mes amis proches et ma famille ont vu que j'étais très stressée lors du premier épisode. Mais dès le deuxième épisode, ils ont retrouvé mes petites punchlines. Ils m'ont tous dit que je passais plutôt bien !
Comment vivez-vous cette période de pandémie avec les restaurants fermés ?
Je ne le vis pas très bien ! Ça commence à devenir très long. En ce moment je ne travaille pas. J'ai des petites missions qui vont arriver, mais ce qui me manque c'est de travailler dans un restaurant, servir des gens à table... C'est très compliqué. J'aimerais bien voir le bout du tunnel.
Quels sont vos projets ?
Pour l'instant, je n'ai pas de projet. Je voulais ouvrir mon propre restaurant mais avec tout ce qui se passe actuellement, je remets ça à plus tard. J'aimerais bien trouver une bonne place de cheffe dans un restaurant à Paris, je suis en recherche ! Pour ce qui est de la télévision, je reste ouverte à toute proposition mais ce n'est pas dans mes projets futurs.
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