Philippe Bouvard est certes devenu un présentateur incontournable grâce aux célébrissimes Grosses Têtes, mais il tient à le rappeler : il est avant tout un grand journaliste. C'est ainsi qu'à l'âge de 83 ans, l'homme de radio et de télévision a souhaité se raconter à travers un 55e livre intitulé Je crois me souvenir... 60 ans de journalisme.
À cette occasion, Philippe Bouvard a accordé une interview à nos confrères de Ciné Télé Obs dans laquelle il revient notamment sur sa longévité, aussi bien dans la presse écrite (34 ans au Figaro, 21 à France soir) qu'à la radio (45 ans à RTL). Il indique : "Il n'y a ni secret ni miracle : j'ai tout simplement beaucoup travaillé. (...) Une fois que je suis bien dans une maison, je ne suis pas du genre à la quitter pour toucher des indemnités. Mettez-moi quelque part pour un remplacement d'une semaine, repassez dix ans après : j'y suis toujours !" Il ajoute également quant à son étonnante santé malgré le rythme soutenu de ses émissions : "L'enthousiasme n'a pas diminué et ma rapidité intellectuelle est, je crois, un peu plus grande. Je remercie d'ailleurs le bon Dieu – auquel je ne crois pas – de m'avoir épargné Alzheimer."
S'il est très fier du chemin parcouru et de son travail acharné, le trublion reconnaît quelques regrets : "Pour réussir dans le journalisme, j'ai dû non seulement sacrifier une bonne part de ma vie privée mais aussi des ambitions plus littéraires, plus théâtrales. Mais on ne peut pas tout faire." Il reconnaît également avoir peu goûté son passage sur Europe 1, dans la bande de Laurent Ruquier, lorsque RTL l'avait momentanément remercié : "Laurent Ruquier n'a pas été gentil. S'il l'avait été, peut-être serais-je resté sur Europe 1. Il était persuadé que j'étais fini, qu'on m'avait mis à la porte parce que je n'étais plus capable de rien faire. Ça m'a étonné de sa part d'autant qu'on avait de bons rapports et que je lui trouve beaucoup de talent." Il ajoute non sans malice, fidèle à son personnage : "J'étais tout de même son principal concurrent et, du reste, je le suis toujours puisque, encore aujourd'hui, je fais le double de son audience."