Réactualisation : Une cérémonie d'hommage à Pierre Mauroy, décédé hier à l'âge de 84 ans, aura lieu mardi matin aux Invalides. Cette cérémonie, avec honneurs militaires, revue des troupes et éloge funèbre, sera présidée par François Hollande à partir de 10h00.
Martine Aubry a également indiqué que le corps de l'ancien Premier ministre retournera ensuite à Lille pour que les habitants de la Ville qui lui était si chère puissent lui rendre un dernier hommage. Ses obsèques auront lieu jeudi à 14H30 en la cathédrale Notre-Dame de La Treille par l'archevêque de Lille, Mgr Ulrich. Pierre Mauroy devrait être inhumé à Lille, au cimetière de l'Est
Hier 7 juin, nous écrivions : Pierre Mauroy, ancien Premier ministre sous François Mitterrand, est décédé à l'âge de 84 ans, annonce ce vendredi 7 juin le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en voyage au Japon avec le président François Hollande, lequel a salué la mémoire d'un homme "qui a servi la France dans des moments exceptionnels".
"C'est toute une époque et un pilier du socialisme démocratique qui s'en va. Il avait la gauche chevillée au coeur et privilégiait toujours la dimension humaine. Je pense que les Français l'aimaient beaucoup", a sobrement commenté Laurent Fabius. Pierre Mauroy était une figure historique du socialisme français. Engagé dès sa jeunesse au sein de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) et des Jeunesses socialistes, ce fils d'instituteur et aîné d'une fratrie de sept enfants gravit les échelons un à un avant de devenir en 1966 le secrétaire général de la section française de la SFIO, qui deviendra en 69 le Parti socialiste.
Maire historique de Lille entre 1973 et 2001, date à laquelle il laisse les clés de la mairie à Martine Aubry, Pierre Mauroy devient député du Nord en 73, puis président du Conseil régional du Pas-de-Calais. À la tête de la puissante fédération du Nord-pas-de-Calais, il s'attelle avec François Mitterrand à donner un second souffle au PS après la claque des législatives de 78.
Ardent partisan de l'union des gauches lors de l'élection présidentiel de 1981, porte-parole de François Mitterrand durant sa campagne présidentielle, il est nommé Premier ministre du gouvernement Mitterrand et devient ainsi le premier socialiste chef de gouvernement sous la Ve République. Il entame alors de profondes réformes sociales, promesses du président François Mitterrand, comme les 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, l'augmentation du nombre de fonctionnaires, la décentralisation, les nationalisations (loi du 13 février 1982), l'impôt sur la fortune, la retraite à 60 ans, l'abolition de la peine de mort, le remboursement de l'IVG ou encore la réforme des médias.
Devant les difficultés du pays face à l'inflation et l'explosion du nombre de chômeurs, Pierre Mauroy cède sa place en 1984 à Laurent Fabius. Il se retire dans le Nord avant de devenir le Premier secrétaire du Parti socialiste de 1988 à 1992. Par la suite, il siégera au Sénat jusqu'en 2011 et prendra la tête de l'Internationale socialiste.
En juin 2008, il est mis en examen pour détournement de fonds publics à propos d'un emploi présumé fictif attribué à Lyne Cohen-Solal au sein de la communauté urbaine de Lille (CUDL) en 1992. Reconnu coupable en février 2011 d'abus de confiance, il est condamné à une amende de 20 000 euros.
Soutien affiché de Martine Aubry lors des primaires à l'élection présidentielle, il se rallie par la suite à François Hollande mais ne peut participer à sa campagne, hospitalisé à la suite de la découverte d'une tumeur cancéreuse au poumon. De nouveau hospitalisé dans la nuit du 1er au 2 juin 2013 après un malaise découlant d'une précédente opération liée au traitement de son cancer, Pierre Mauroy laisse un grand vide dans le monde politique français.