Après plusieurs pièces de théâtre – les très personnelles Le Comique et Le Fils du comique, ainsi que la tournée anniversaire de la trilogie Ils s'aiment –, Pierre Palmade revient enfin dans un "seul en scène", intitulé Aimez-moi, pour lequel il renoue avec les personnages loufoques et embrasse complètement son côté poète. Celui que l'homosexualité a longtemps beaucoup encombré a accepté de répondre aux questions du magazine gay Têtu. La première fois en trente ans de carrière...
En étant gay, j'avais l'impression de décevoir des gens qui comptaient pour moi
Pierre Palmade, 49 ans, baisse un peu sa garde depuis cet été et cette interview au magazine Gala dans laquelle il racontait ses problèmes d'addictions comme l'argent qu'il a englouti en vivant la nuit à payer pour tout son entourage. Dans Têtu, il évoque le double regard que l'on portait sur lui dans la rue : l'un bienveillant du spectateur lambda, l'autre accusateur de celui qui "peut-être savait qu'[il participait à] des soirées parisiennes arrosées" : "Dans les années 1990, il y avait une cloison énorme entre le Paris gay où on faisait ce qu'on voulait et le ' bon peuple', qui lui n'était au courant de rien. Puis la paroi entre ces deux mondes est devenue poreuse et je l'ai mal vécu. À cette époque, j'avais besoin de boire pour vivre mon homosexualité. En étant gay, j'avais l'impression de décevoir des gens qui comptaient pour moi."
De sa sexualité et de son mariage très commenté avec Véronique Sanson, Pierre Palmade répète ce qu'il a toujours dit : "Je ne vivais bien le rapport de séduction et le romantisme qu'avec des femmes. Ça commence à me lâcher un peu mais je me trouvais romantiquement hétéro et sexuellement homo. J'ai eu des histoires d'amour avec des femmes, dont une très connue, avec Véronique Sanson. Personne n'y croit mais je m'en fous." Pour autant, il révèle "avoir eu mal pour Véronique" en raison des critiques incessantes : "J'ai l'impression d'avoir abîmé son image." Pour autant, ils sont restés proches.
Dans cette belle interview, Pierre Palmade évoque le parcours intime similaire de son amie Muriel Robin, l'homophobie qui a éclaté au grand jour durant les débats sur le mariage pour tous et certaines de ses sorties maladroites. Il s'explique notamment lorsqu'il avait déclaré "vivre l'homosexualité comme une maladie". Si "tout le monde lui est tombé dessus", le comédien y voit le déclencheur de quelque chose de positif en lui : "Je me suis dit : 'Pierre, faut que tu te consoles maintenant ! C'est fou de dire un truc pareil ! ' Et depuis trois ans, ça va mieux."
Jeudi 19 octobre à Aradon (près de Vannes), Pierre Palmade a donné la première de son spectacle Aimez-moi, mis en scène par Benjamin Guillard. Une petite tournée précède son arrivée dans la capitale où il jouera du 5 au 31 décembre au théâtre du Rond-Point avant de repartir à la conquête du reste du pays. D'ici là, rendez-vous sur le site de Têtu pour découvrir l'intégralité de son interview.