A 71 ans, à un âge où la plupart sont depuis longtemps à la retraite, Placido Domingo n'en finit plus d'embrasser de nouveaux défis.
Le ténor le plus respecté au monde, survivant d'un cancer du côlon en 2010, qui totalise 140 rôles en 50 ans de carrière et s'apprête à accroître encore son CV artistique à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Verdi en 2013, vient même d'accepter une nouvelle mission dans le cadre de ses engagements philanthropiques : celle d'ambassadeur de l'Unesco.
Placido Domingo, président de l'organisme culturel européen Europa Nostra et récompensé cette année par le prince Felipe d'Espagne du Prix Camino Real faisant office de pont entre le Vieux Continent et l'Amérique, était reçu mercredi 21 novembre 2012 au siège de l'institution des Nations unies dédiée à l'éducation, la science et la culture, à Paris, pour être officiellement intronisé dans ses fonctions, devant un parterre de personnalités.
Arrivant de Londres, où il s'est produit en duo avec la Galloise Katherine Jenkins pour le 100e gala du Royal Variety donné au Royal Albert Hall devant la reine Elizabeth II, le maestro espagnol, directeur général de l'Opéra de Los Angeles, a été officiellement nommé ambassadeur de bonne volonté par la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova, à laquelle il a très galamment donné du baise-main. La cheikha Mozah, icône d'élégance et grande figure de la philanthropie internationale, qui avait été nommée dès 2003 envoyée spéciale de l'Unesco pour l'éducation de base et l'enseignement supérieur dans le prolongement de ses actions au Qatar, s'est fait un plaisir d'accueillir le ténor dans les rangs des VIP au service des actions de l'ONU.
Sous les yeux de son épouse Marta Ornelas, avec qui il célébrait au mois d'août leur 50e anniversaire de mariage, Placido Domingo a eu l'occasion lors de cette cérémonie officielle de prononcer sa première allocution en tant qu'ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco, rôle qui vient "en reconnaissance de sa carrière artistique exceptionnelle, de son inestimable soutien à la promotion des jeunes talents de l'opéra, à travers la compétition Opéralia, et pour son attachement aux idéaux et valeurs de l'Organisation", précise le site de l'organisme.
Le ténor star, très demandé, s'est ensuite consacré à son public du jour : la comédienne Julie Depardieu notamment, fan d'art lyrique, a posé avec délice au côté de son idole. Pierre Bergé, Doris Brynner, Marisa Berenson, Patrick Poivre d'Arvor, Mia Frye ou encore une Sarah Marshall comme toujours très élégante au bras de Jean-Claude Jitrois étaient également présents dans les quartiers généraux de l'Unesco dans le 7e arrondissement de Paris. La cérémonie était suivie d'une soirée de gala au profit du programme de l'Education pour tous et du nouveau festical lancé par Placido Domingo à Séville, dont l'Unesco est un partenaire officiel. Au cours de la même soirée, Placido Domingo présentait les lauréats du concours Operalia et les musiciens participant à son programme de développement à l'Opéra de Washington. Les sopranos Micaëla Oeste et Angel Blue ont chanté, accompagnées par le pianiste Timothy End. L'Artiste pour la paix de l'Unesco Ino Mirkovic, violoniste, et Ksenia Kogan, pianiste, étaient également au programme.
A l'occasion des célébrations du bicentenaire de la naissance de Verdi (qu'un de ses disciples, le brillant Rolando Villazon, primé dans le passé au concours Operalia, honore avec un album séduisant), Placido Domingo présentera notamment à l'Opéra de Los Angeles I Due Foscari (1844) dans sa première production américaine majeure en quarante ans.