Fougueusement intime en 2010 pour le flamboyant retour aux sources baptisé ¡México!, florilège de chansons mexicaines chères à son coeur dont il faisait, de toute l'impétuosité latine dont on le sait capable, éclater le caractère joyeux, Rolando Villazon revient avec un nouvel hommage, également très personnel, tout aussi passionné : l'album Villazón-Verdi, collection de joyaux du maître de l'opéra italien revisités par ses soins, accompagné de l'Orchestre du Teatro Regio de Turin sous la direction de Gianandrea Noseda, paraitra le 12 novembre 2012 chez Deutsche Grammophon.
A propos de passion, c'est en véritable playboy que le ténor franco-mexicain se mue pour présenter cet album hommage, interprétant l'air batifoleur mais élégant de Questa o Quella (Celle-ci ou celle-là), aveu de coeur d'artichaut et de libertinage du duc de Mantoue dans Rigoletto, avec un clip mettant à l'honneur les belle ragazze et les belle donne, subjuguées par ce séducteur à la voix d'or littéralement inévitable.
Fin prêt pour le bicentenaire, en 2013, de la naissance de Giuseppe Verdi, le ténor le plus lyrique de sa génération réveille avec cet album un "volcan d'émotions essentielles" en parcourant le répertoire du compositeur italien, qui a jalonné et façonné son propre itinéraire, depuis le début de son amour pour l'opéra et depuis son irruption magistrale dans le monde de l'art lyrique, en 1999, lauréat de deux prix d'Operalia, le concours de Placido Domingo.
Stoppé à deux reprises dans son irrésistible élan par des pépins de santé ces dernières années et opéré avec succès en 2009, Rolando Villazon, 40 ans, sait de toute évidence marquer les grandes occasions : déjà, ¡México! lui avait été inspiré par un bicentenaire, celui de l'indépendance de son pays natal, anniversaire coïncidant avec le centenaire de la révolution mexicaine ainsi que la tenue de l'année du Mexique en France. Reprenant alors pour la première fois des standards tels que le mythique Besame Mucho, le ténor confiait : "Ce sont des chansons que j'ai chantées pour la première fois au Mexique quand j'ai commencé au Conservatoire, et avant, bien sûr, je les écoutais dans les films mexicains, je les utilisais pour chanter des sérénades à ma femme. Ce sont des chansons qui racontent des morceaux de ma vie, mes émotions : c'est un projet très intime." Des commentaires qu'on peut, sans vouloir trahir leur auteur, rappeler à propos de cet album Verdi.
Car c'est Verdi qui, en 2005, porta Rolando Villazon aux nues de l'art lyrique, lorsque son interprétation d'Alfredo dans La Traviata, face à la soprano Anna Netrebko et sous la direction de Carlo Rizzi, au Met de New York, à Saint-Pétersbourg puis au Festival de Salzbourg, fut béatifiée par un concert de louanges, livrant également à la postérité un enregistrement avec le Philharmonique de Vienne qui fait autorité. Plus tard, le ténor franco-mexicain, installé à Paris et naturalisé en 2007, devait rentrouver le plus grand compositeur d'opéra italien pour Don Carlo et le Requiem.
Dans Villazon-Verdi, Rolando Villazon se réappropriera quelques-uns des plus célèbres airs du maître, dont La donna è mobile (Rigoletto) et Brindisi (Libiamo ne' lieti calici - La Traviata), tout en offrant, presque en pédagogue, aux oreilles chevronnées comme néophytes des compositions plus rares : "Tout le monde – ceux qui ne connaissent pas l'opéra, comme ceux qui aiment l'opéra – devrait écouter le plus de Verdi possible, pour découvrir ce volcan d'émotions essentielles", confie ainsi le héros/héraut de l'art lyrique, désireux de jouer les guides dans l'exploration de ce "monde qui vit à l'intérieur de nous-mêmes". Celui que Verdi "traduit pour nous – il nous l'offre sous forme de musique ". "Sa musique, puissante, va droit au coeur de l'auditeur, ajoute-t-il. Verdi n'a pas d'égal dans l'expression des émotions des personnages. Les qualités propres au bel canto et au vérisme se rejoignent dans sa musique comme chez aucun autre compositeur. C'était un homme du peuple, et il composait pour le peuple. Interpréter du Verdi, c'est interpréter des variations de la mélodie éternelle de l'âme humaine."
Rolando Villazon, qui a renouvelé son contrat avec Deutsche Grammophon et en sera l'ambassadeur spécial Verdi pour les célébrations du bicentenaire de sa naissance, a par ailleurs lancé via son site Internet un concours vidéo, invitant le public à créer une vidéo en utilisant un de ses enregistrements.
L'artiste sera en tournée dans toute l'Europe en 2013, et se produira en France les 22 avril à Paris (Gala Verdi salle Pleyel), 2 mai à Aix-en-Provence (Grand Théâtre) et 25 juin à Toulouse (Halle aux grains).
Album Villazon-Verdi en pré-achat sur FNAC.com, sur Amazon.fr, et sur iTunes.Plus d'informations sur le site Internet officiel de Rolando Villazon.